Il est près de 16 h, ce dimanche, place Kléber à Strasbourg. Côté arrêt de tram Homme-de-Fer, une vingtaine de manifestants arborent des drapeaux palestiniens et scandent des slogans en soutien à Gaza. À l’autre bout de la place, 350 personnes portant des drapeaux israéliens se rassemblent dans le cadre de Yom Hashoah, la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah. Et au milieu, pas loin d’une cinquantaine de policiers qui font barrage, pour éviter tout contact entre les deux groupes.
Manifestation et contre-manifestation
Le rassemblement des soutiens d’Israël est organisé par des chrétiens évangéliques et nommé « Marche pour la vie ». C’est le seul organisé cette année en France, mais 120 marches du même type sont annoncées ce même jour dans 25 pays du monde. Son but ? « Lutter contre l’antisémitisme et montrer que les chrétiens sont concernés », comme l’explique Esther.
Suzanne, venue de Suisse, rappelle que le mouvement est né en Allemagne en 2007, lancé par le pasteur Jobst Bittner. « L’antisémitisme monte partout, on veut montrer qu’on est solidaire avec la communauté juive », souligne encore Suzanne. Ils ont prévu des discours, puis une marche jusqu’à la place de la République.
De l’autre côté, l’ambiance est plus tendue. De nombreux policiers entourent les contre manifestants pro-palestiniens, dont le regroupement n’a pas été autorisé par la préfecture (*). «Ce rassemblement est non déclaré, vous pouvez rester statiques mais toute déambulation est interdite », lance un officier au mégaphone.
Ces militants répondaient à un appel lancé la veille par des organisations antifascistes et pro-palestiennes pour faire face, justement, à la « Marche pour la vie ». Les invectives ont fusé, mais aucun incident (si ce n’est l’interruption brève de la circulation des trams A et D) n’est à déplorer.
(*) A la différence de la manifestation pro-palestinienne du samedi 26 avril, qui a regroupé une centaine de personnes, avec des mots d’ordre en faveur de Gaza, pour la libération du militant libanais Georges-Ibrahim Abdallah et celle du kanak Christian Tein, incarcéré à Mulhouse-Lutterbach.