Le quatrième membre présumé du commando impliqué dans le casse du Louvre a été placé, ce mardi 2 décembre, en détention provisoire, à l’issue d’un débat devant le juge des libertés et de la détention à Paris. Il avait été interpellé une semaine plus tôt sur un chantier à Laval (Mayenne), avant d’être mis en examen vendredi pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs en récidive par les juges de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs).
Ses avocates Mes Ménya Arab-Tigrine et Farida Cagniard ont immédiatement annoncé leur intention de contester cette incarcération. « Nous interjetons appel de ce placement en détention que nous contestons », ont-elles déclaré à l’AFP, dénonçant son placement à l’isolement à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), « où la dignité humaine est tous les jours en péril ». Elles assurent qu’« aucun élément ne permet de dire qu’il était sur place ».
Un lourd passé judiciaire
Âgé de 39 ans, originaire de Seine-Saint-Denis, le suspect présente un lourd passé judiciaire : six condamnations pour proxénétisme, conduite sans permis ou recel de vol, une infraction pour laquelle il avait écopé de deux mois de prison avec sursis en 2010, a rappelé la procureure de Paris Laure Beccuau.
Avant cette dernière arrestation, les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) et de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) avaient déjà arrêté trois autres membres présumés du commando, également mis en examen pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs.
Notre dossier sur le Musée du LouvreDes commanditaires introuvables
Selon les premiers éléments, deux suspects auraient pénétré le 19 octobre dans la galerie d’Apollon, tandis que deux autres, dont celui placé en détention ce mardi, seraient restés à l’extérieur avant la fuite collective. Une cinquième personne, la compagne de l’un des suspects, est poursuivie pour complicité mais a été placée sous contrôle judiciaire.
Agissant en plein jour, encagoulés, équipés d’un monte-charge de déménageurs et armés de disqueuses, les malfaiteurs avaient réussi à s’emparer de bijoux d’une valeur estimée à 88 millions d’euros. Un mois après ce vol spectaculaire, ni les pièces dérobées ni les commanditaires n’ont été retrouvés.