L’Aéroport Marseille Provence (380 collaborateurs et 11,1 millions de passagers en 2024) organisait ce mardi 2 décembre l’événement Impulsions, au cœur de son Terminal 1, pour présenter ses grands projets d’investissement mobilisant 300 millions d’euros sur plusieurs années. Dont 100 millions d’euros dédiés à la construction du quartier Aequatio, qui vient d’être confiée à Vinci Immobilier à l’issue d’un appel à projets lancé en 2024.
Tout un quartier aéroportuaire créé
Ce projet phare, conçu avec l’agence d’architectes Carta — Reichen et Robert Associés ainsi que les bureaux d’études Secmo et Katene, doit s’implanter « sur un site attractif, avec un emplacement exceptionnel », insiste Virginie Leroy, présidente de Vinci Immobilier. 5,5 hectares en bordure de route, à proximité de la future station de transport par câble devant relier l’aéroport à la gare TGV de l’Arbois, au cœur de la concession aéroportuaire, sur le modèle des quartiers créés dans les aéroports d’Amsterdam ou d’Orly. Il prévoit plus de 30 000 m² de surface à usage mixte, combinant 14 500 m² de tertiaire, 13 000 m² de locaux d’activité et 5 500 m² d’espaces dédiés à la qualité de vie au travail : hôtel 3 étoiles, restauration, crèche, centre de conférence, commerces ou encore salle de sport. Sans sacrifier les espaces verts.
Zéro artificialisation nette des sols
« Le parc paysager représente 60 % de la surface du projet, insiste Virginie Leroy. Il a été imaginé autour de l’écrin de verdure et répond à notre objectif de zéro artificialisation nette des sols en 2030. Des bosquets sont préservés et de nombreux arbres vont être introduits en pleine terre. » Le premier bâtiment est annoncé pour 2029 tandis que l’ensemble du quartier devrait être livré en 2031 ou 2032. 3 à 4 hectares pourraient encore être exploités à proximité ainsi qu’une réserve foncière côté pistes, plutôt appelée à accueillir des entreprises de l’aéronautique, de la défense ou de la maintenance.
« L’immobilier tertiaire est notre relais de croissance, notre manière de créer de la valeur, d’avoir une rentabilité un peu meilleure que l’aérien »
L’activité immobilière amorce à peine la phase de décollage. « Nous percevons déjà des loyers, grâce à certains espaces, mais nous avons une ambition beaucoup plus forte de nous développer dans l’immobilier tertiaire, explique Julien Coffinier, le président du directoire d’Aéroport Marseille Provence. C’est notre relais de croissance, notre manière de créer de la valeur, d’avoir une rentabilité un peu meilleure que l’aérien. C’est important pour nos actionnaires. Et croître hors aérien fait sens en termes de responsabilité environnementale. »
La responsabilité de décarboner

33 000 m² d’immeubles doivent être construits à l’entrée de l’aéroport (au premier plan), sur 5,5 hectares
— Photo : CARRA – Carta Reichen et Robert associés
Une responsabilité que l’aéroport n’élude pas, assurant que « l’énergie est un pilier indispensable de la transformation avec la décarbonation »… Tout en rappelant que « 99 % des émissions de CO2 proviennent des déplacements des voyageurs pour accéder au site et du trafic aérien », pas de sa propre consommation. Accessibilité sans voiture, verdissement de la flotte automobile, intégration du futur réseau de chaleur urbaine vitrollais, électrification des pistes avec le soutien de la Banque des territoires et surtout production d’électricité font partie des chantiers engagés.
Développer le photovoltaïque
« On a déjà développé le photovoltaïque, pour atteindre 20 % d’autoconsommation d’électricité, notre ambition est de parvenir à 35 % en 2030 puis d’aller plus loin, de produire [pour réinjecter dans le réseau] », détaille Nicolas Tripier, directeur technique d’AMP. C’est même un autre axe de diversification des ressources. C’est Terre d’énergie développement, née de l’alliance de l’entreprise de Fuveau Tenergie à la Banque des territoires, qui assurera la solarisation de parkings. D’ici 2029, 61 000 m² de panneaux photovoltaïques seront installés pour produire 14,1GwH/an et 80 % des investissements réalisés en ce sens reviendront au territoire selon AMP, qui revendique un rôle « d’aménageur « .