Les deux Toulousains ont été arrêtés après des mois de fuite
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Après avoir été interpellés au Maroc en février dernier, deux ressortissants français ont été remis aux autorités françaises mercredi dernier. Ils sont soupçonnés d’avoir dirigé un vaste réseau de trafic de cocaïne entre l’Espagne et la France.
C’est l’aboutissement d’une longue traque internationale. Vendredi dernier, deux hommes âgés de 27 et 28 ans, tous deux toulousains et connus de la justice, ont été mis en examen par le juge d’instruction de Toulouse pour trafic de stupéfiants, importation en bande organisée et blanchiment. Ils sont soupçonnés d’avoir dirigé l’organisation criminelle « Arai Farmers », un réseau structuré qui opérait depuis Barcelone sous les ordres de commanditaires installés au Maroc.
Un réseau démantelé après une tentative d’assassinat
L’enquête avait débuté après une tentative d’assassinat commise le 11 juillet 2021 à Saint-Alban. Les investigations menées par la Section de Recherches de Toulouse avaient permis de relier ce crime à l’activité d’un important réseau d’importation de stupéfiants entre l’Espagne et la France. Une information judiciaire était ouverte le 16 décembre 2022.
Les enquêteurs ont découvert une organisation sophistiquée qui s’appuyait sur des « appartements nourriciers » en région toulousaine pour alimenter des réseaux de livraison et expédier des colis vers plusieurs villes du territoire national. « Les approvisionnements en cocaïne depuis Barcelone étaient assurés via des véhicules équipés de caches hydrauliques ou de réservoirs aménagés », précise le communiqué du procureur de la République de Toulouse. Les investigations ont aussi permis de mettre au jour des circuits de blanchiment, notamment par de fausses factures et des flux en crypto-monnaies.
200 militaires mobilisés
Deux opérations d’envergure ont été menées sous l’autorité du juge d’instruction. La première, en décembre 2023, lors d’une saisie de près de 9 kilogrammes de cocaïne, mobilisait près de 200 militaires de la Gendarmerie nationale, de la Guardia Civil et de plusieurs unités spécialisées. Elle aboutissait à 15 interpellations en Haute-Garonne et quatre en Espagne. Les perquisitions ont permis la saisie de 121 kg d’herbe, 56 kg de résine de cannabis, 178 000 euros en numéraire, 72 000 euros sur des comptes bancaires, 11 véhicules, des produits de luxe et quatre armes à feu. La seconde vague d’interpellations a été conduite le 5 février 2024.
Quatre mandats d’arrêt européens ont été délivrés en avril 2024 par le magistrat instructeur à l’encontre des individus suspectés d’être les dirigeants du réseau, qui avaient pris la fuite pour se réfugier au Maroc. Un premier mandat a été mis à exécution le 26 juin 2025 et visait l’un d’eux, en fuite depuis 18 mois. Il a été mis en examen puis incarcéré.
Une coopération internationale efficace
Le 25 février 2025, grâce à une coopération internationale efficace avec les autorités judiciaires du royaume marocain, deux autres individus ont été interpellés au Maroc. Détenus le temps de l’accomplissement des formalités judiciaires et diplomatiques, un décret de remise a été signé le 30 septembre 2025 permettant leur prise en compte par les autorités judiciaires françaises le 27 novembre 2025.
Après leur atterrissage à Paris, ils ont été transportés par avion à Toulouse vendredi dernier. Conformément aux réquisitions du ministère public, le juge des libertés et de la détention les a placés en détention provisoire. Ils sont tous les deux en état de récidive légale.
À ce jour, 40 personnes sont mises en examen dans ce dossier et 15 sont en détention provisoire. Les investigations se poursuivent pour obtenir l’arrestation et l’extradition des individus qui sont encore, à ce jour, en fuite à l’étranger.
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