Pour l’organisation de ce forum « Ici, on agit ! » dédié aux outils permettant d’agir pour accélérer la transition écologique, qu’accueillera Strasbourg les 17 et 18 juin prochains, un comité composé de douze scientifiques a été constitué. Son rôle consiste à faire bénéficier l’organisation du forum de leur caution scientifique. Chercheurs et chercheuses dans les universités alsaciennes, franc-comtoise, belfortaine et nancéenne, ils et elles ont accepté de s’engager et nous disent pourquoi.
La géographe Nadège Blond estime qu’ « à l’heure où tant de questions se posent sur l’avenir de nos sociétés face aux changements globaux, rassembler l’ensemble des acteurs pour discuter des solutions accessibles me paraît essentiel. »
Isabelle Combroux est biologiste et écologue. Spécialiste de la restauration écologique des milieux aquatiques, elle intervient notamment sur les bras morts du Rhin. C’est à ce titre qu’elle apporte sa contribution à ce projet.
« Sauvons ce qui peut encore l’être via des actions locales »
« Ce qui peut motiver un écophysiologiste et biologiste de l’évolution, c’est le regard sidéré que nous pouvons porter face à une situation de gâchis sidéral. Nous avons dilapidé en quelques décennies ce que des millions d’années d’évolution nous avaient légué. Et rien de cela ne sera récupérable à l’échelle temporelle de l’Humanité. Sauvons donc ce qui peut encore l’être via des actions locales », plaide François Criscuolo.
Pilote de l’Observatoire hommes milieux Fessenheim, Fanny Greullet insiste sur le fait que « toute action qui vise à soutenir et faciliter une approche globale des choses est la bienvenue ».
« Le dialogue entre science et société est un socle nécessaire »
Pour Marie Lammert , vice-présidente en charge de la transition écologique à l’Unistra, « à l’heure où les transformations doivent être systémiques et rassembleuses, le dialogue entre science et société est un socle nécessaire pour répondre aux défis sociétaux ».
Thierry de Larochelambert est physicien-chimiste et redit la grande importance de partager connaissances et expérience. « Voilà une belle démarche collective d’information pour faire connaître les meilleures solutions et actions individuelles et collectives déjà mises en œuvre pour combattre le dérèglement climatique. »
Géographe, Brice Martin considère « que #Ici on agit ! représente une illustration du penser global-agir local, à une période où la responsabilisation doit être aussi mise en avant que vantée ».
Membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Valérie Masson-Delmotte est paléoclimatologue. « Construire une réflexion sur des enjeux partagés en réunissant des gens d’horizons différents, en utilisant des leviers qui, souvent existent, mais en ayant l’ambition de rendre les choses plus visibles, cela me semble essentiel », assure-t-elle.
« Nous avons besoin que la recherche soit comprise et partagée »
« Cette démarche met au défi les scientifiques de trouver les mots pour parler des enjeux à tous, c’est-à-dire de manière intelligible », défend Guillain Mauviel qui est le vice-président chargé de la transition écologique à l’université de Lorraine.
Raphaël Pik est géologue. « Nous n’avons jamais eu autant besoin de la science, constate-t-il. Mais nous avons aussi besoin que la recherche scientifique soit comprise et partagée. Il faut l’amener jusqu’au citoyen. »
Le géographe Laurent Schmitt apprécie « la mobilisation des scientifiques et leur interaction avec les acteurs socio-économiques. Les innovations technologiques et surtout sociales ne peuvent voir le jour que dans une dynamique de co-construction entre la science et la société. »
Enfin Brigitte Vu travaille sur l’efficacité énergétique des bâtiments. Elle souligne que son engagement est guidé par sa volonté de partager son expérience pour permettre à ses interlocuteurs de choisir les meilleures solutions pour diminuer leur consommation énergétique et rénover leurs logements.