C’est chose courante que le Centre national du cinéma (CNC) inspecte la comptabilité de films qu’il soutient. Ainsi, début 2025, il s’est penché sur le financement de « Vincent doit mourir » de Stéphan Castang, sorti en 2023 et en partie tourné dans le Pays de Retz, en Loire-Atlantique. Mais il est plus inhabituel que le CNC fasse un signalement auprès du procureur.

Après plusieurs mois de contrôle dans les finances du film qui a coûté environ quatre millions d’euros, le CNC soupçonne des abus de biens sociaux. Le parquet de Nantes (Loire-Atlantique) décidera de suites à donner. Les deux coproducteurs, la société nantaise, Capricci et la rennaise Bobi-Lux sont donc dans le viseur.  Nous avons également saisi la commission de contrôle de la réglementation, précise la communication du CNC. Elle peut sanctionner, retirer des aides, demander le remboursement de ce qui a déjà été perçu mais aussi prononcer des interdictions de gérer. 

Une tempête sur la petite boîte nantaise

La menace est lourde pour les frères Lounas qui ont fondé ensemble Capricci en 1999. Seul Farid Lounas est aujourd’hui à la tête de Capricci. Son frère ayant été mis en retrait depuis qu’une tempête souffle sur la petite boîte nantaise. Selon le média Les Jours, le CNC aurait relevé des notes de frais anormalement élevées.

Thierry Lounas a déclaré à l’AFP en prendre acte, tout en précisant  que le contrôle du CNC n’est pas terminé puisque nous disposons d’une quinzaine de jours afin de leur apporter des éléments de réponses complémentaires . De son côté, la Région des Pays de la Loire avait apporté une subvention de 100 000 € au film en partenariat avec le CNC.

Depuis, Capprici a été placé en redressement judiciaire. Tout comme l’autre société de Farid Lounas qui édite le magazine So Film. Elle est aussi en cessation de paiements. Son dirigeant nous avait confié récemment que 2025 était « une année noire pour le cinéma en France » et que plusieurs longs métrages avaient été reportés.

Pas que pour le cinéma

Thierry Lounas est aussi visé par une plainte pour viol pour des faits qui remonteraient à 2010. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bordeaux (Gironde). Selon nos confrères des Jours, une dizaine de femmes l’accuse, lui et sa compagne de violences sexuelles et de harcèlement.