Publié le
3 déc. 2025 à 17h58
C’est un bonbon orange bien identifié par les nervis des réseaux sociaux. Musique d’ambiance crachée à hauts décibels et lumière tapageuse, easyGym, qui représente l’enseigne des salles de sport du groupe easyJet soigne son identité visuelle autant qu’elle met en scène un sport « accessible » à partir de 24,90 euros par mois. Au 5-7 rue du Faubourg Poissonnière, dans le 9e arrondissement de Paris, l’entrée plonge directement le client dans cet univers. L’accueil est assuré par une femme au tee-shirt orange, dotée d’un ordinateur portable. Pourvus de leur sac, les sportifs disposent d’un badge pour pénétrer dans une salle aux couleurs criardes. En cette matinée ensoleillée du mercredi 3 décembre 2025, ils sont peu nombreux à avoir fait le déplacement. Dans quelques mois, les adhérents ne seront que des souvenirs. Car les affaires d’easyGym périclitent dans la capitale.
Une formule qui fait pschitt
Présente en Europe depuis plus de dix ans, la filiale du groupe easyJet s’est implantée en France en 2019. Dans son projet d’expansion, elle a ciblé la capitale, qui représente un marché de choix dans le domaine du fitness. En quelques années, plusieurs salles ont ouvert, comme l’indiquait Le Monde en 2022. Nonobstant les difficultés financières d’un secteur frappé par la crise sanitaire du Covid-19, easyGym s’est développée en pratiquant des prix attractifs.
De 24,90 euros à 54,90 euros, l’entreprise, qui a pris le parti de décliner son activité en franchises, propose une formule variée à base de machines pour la musculation, de tapis de course, de cours de pilates et de yoga. Sur son site, easyGym évoque « des équipements ultra-connectés » et « un design de club unique ». La recette ne s’avère pas révolutionnaire dans cette course aux bas prix. Neoness l’éprouve également dans sa trentaine de salles en Île-de-France, dont une vingtaine à Paris.
Aujourd’hui, le secteur semble saturé. Et ce, malgré la reprise amorcée après la crise sanitaire. Selon un rapport publié en 2023, par la Fédération nationale des entreprises des activités physiques de loisirs (Active-Fneapl), le principal syndicat patronal du secteur avec 1750 entreprises et 6000 salariés, 560 salles de fitness étaient répertoriées en Île-de-France, soit 4,6 salles pour 100 000 habitants. Il s’agit de la quatrième moyenne régionale, mais de la première en volume.
Problème, le nombre d’adhérents peine à retrouver son niveau d’avant le coronavirus. Easygym, qui voulait gonfler les souscriptions, n’a pas réussi son pari. Les adhésions stagnent depuis un et demi. Conséquence, le nombre de salles a baissé de moitié par rapport à 2022. Ses deux salles de sport parisiennes, situées près des Grands Boulevards et du musée du Louvre (1er), figurent parmi les huit survivantes en France. Plus pour longtemps.

La salle de sport easyGym, rue du Faubourg Poissonière, dans le 9e arrondissement de Paris, va être rachetée. (©AG/ actu Paris)Des offres de reprise
Après les fermetures de plusieurs salles, dont celles de Daumesnil (12e) et de République (3e), ses ultimes sites ont été placés en redressement judiciaire, le 2 septembre 2024, par le tribunal des activités économiques de Paris. La juridiction, qui règle les litiges des entreprises, a publié des offres de reprise émanant d’une autre société spécialisée dans le bien-être et l’entretien physique du corps, en octobre 2025.
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Pour le moment, les salles restent encore exploitées par easyGym. Aucune date de fermeture n’a été communiquée par les établissements, qui n’ont pas répondu aux sollicitations d’actu Paris. De son côté, le président du syndicat Active-Fneapl, Thierry Doll, a indiqué à actu Paris « ne pas être en mesure de répondre à ces informations en raison de l’adhésion des salles gérées par easyGym au syndicat ».
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