- Pour plus de la moitié des 9.553 personnes interrogées dans un sondage effectué dans neuf pays de l’UE et publié ce jeudi, une guerre avec la Russie pourrait tout à fait éclater dans les prochaines années.
- Plus des deux tiers d’entre elles pensent par ailleurs que leur pays ne serait pas capable de se défendre face à une agression russe.
- Près d’un sondé sur deux considère Donald Trump comme « un ennemi de l’Europe ».
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Ukraine-Russie : la perspective de négociations relancée ?
Avant de rencontrer mardi l’émissaire de Donald Trump (nouvelle fenêtre) dans le cadre du plan américain pour mettre fin à la guerre en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine avait assuré ne pas souhaiter une guerre avec l’Europe (nouvelle fenêtre), tout en soulignant y être « prêt » si les Européens « le souhaitent et commencent ». De nombreux Européens jugent justement qu’il y a un risque élevé de guerre avec la Russie, selon un sondage effectué dans neuf pays de l’UE publié jeudi 4 décembre par la revue française Le Grand Continent (nouvelle fenêtre), publication géopolitique rattachée à l’École normale supérieure française.
Un risque très élevé pour la majorité des Polonais
Réalisée auprès d’un échantillon de 9.553 personnes avec la méthode des quotas en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Pologne, au Portugal, en Croatie, en Belgique et aux Pays-Bas, cette étude souligne plus précisément que 51% des sondés jugent qu’il y a un risque « élevé » ou « très élevé » que la Russie puisse entrer en guerre avec leur pays dans les prochaines années.
La perception du risque d’un conflit ouvert avec la Russie est variable en fonction des pays. En Pologne, frontalière de la Russie et de son allié biélorusse, 77% des sondés considèrent ce risque comme élevé ou très élevé. Ils sont 54% en France ou 51% en Allemagne. À l’opposé des Polonais, 65% des sondés italiens jugent le risque faible ou inexistant.
Les résultats de cette étude montrent par ailleurs qu’une large majorité (81%) croient peu ou pas du tout à une guerre avec la Chine dans les prochaines années. « La Russie représente donc, de très loin, la menace de guerre étatique la plus structurante dans l’opinion européenne », analyse Le Grand Continent.
Donald Trump « ennemi de l’Europe »
Les sondés doutent aussi des capacités militaires de leur propre pays face à Moscou. Plus des deux tiers (69%) d’entre eux pensent qu’il ne serait « pas du tout » ou « plutôt pas » capable de se défendre face à une agression russe. C’est en France, le seul État de la liste doté de l’arme nucléaire, que les sondés sont les moins pessimistes, avec 44% qui estiment que leur pays est « tout à fait » ou « plutôt » capable de se défendre. À l’autre bout du spectre se trouvent les Belges, les Italiens et les Portugais qui pensent très majoritairement que leur pays est incapable de se défendre (87%, 85%, 85% respectivement).
Le sondage balaie toute une série de thématiques, montrant par exemple que 55% des personnes interrogées jugent que l’Europe devrait avoir une position équilibrée entre les deux grands rivaux géopolitiques mondiaux, les États-Unis et la Chine, ou encore que près d’une sur deux (48%) considère Donald Trump « comme un ennemi de l’Europe », là encore avec de grandes disparités.
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« Si la Russie est la grande menace étatique, le terrorisme est la menace la plus immédiate dans les opinions européennes. À l’échelle des neuf pays couverts par le sondage, 63% des répondants jugent ‘élevé’ (ou très élevé, ndlr) le risque d’une guerre ouverte avec des organisations terroristes », complète le Grand Continent.
N.K avec AFP
