Le taux effectif moyen des droits de douane appliqué aux produits entrant aux États-Unis est descendu à 10% a relevé jeudi, lors d’une conférence de presse, la directrice de la communication du Fonds monétaire international (FMI), Julie Kozack, rappelant les nombreuses exceptions existantes. «Selon nos derniers calculs, le taux réglementaire se situe actuellement entre 16% et 18% et ce que nous appelons le taux effectif, qui se base sur les revenus collectés, nous le calculons autour de 10%, dans notre dernière estimation», a détaillé Julie Kozack, interrogée sur le sujet.
Afin de déterminer le taux effectif moyen, le Fonds se base sur les revenus issus des droits de douane collectés relatifs au montant total des importations, alors que le taux réglementaire moyen est simplement la moyenne des taux spécifiquement imposés aux produits entrant dans le pays, selon leur pays d’origine ou le secteur d’activité concerné. Le Budget Lab de l’Université Yale, qui est pris en référence sur le calcul du taux de droits de douane imposé, applique le terme «taux effectif» pour ce que le FMI appelle «le taux réglementaire», et l’estimait mi-novembre à 16,8%, soit le plus élevé depuis 1935, durant la Grande dépression.
«Reports» et «exceptions»
Le taux effectif moyen du Fonds s’explique, a précisé Julie Kozack, par «les reports et les exceptions qui ont été ajoutés» dans un certain nombre de cas. Les produits canadiens ou mexicains sont ainsi visés respectivement par 25% et 35% de droits de douane, en représailles de leur absence d’effort, selon Washington, d’effort pour limiter le trafic de drogue et les flux migratoires traversant leurs frontières vers les États-Unis.
Mais dans les faits, les produits de ces deux pays entrant aux États-Unis dans le cadre de l’accord de libre-échange entre les trois pays (ACEUM) continuent de franchir la frontière sans taxe, des flux qui représentent, selon Mexico et Ottawa, plus de 80% des exportations de ces deux pays vers leur grand voisin, baissant de faire fortement le taux effectif moyen les concernant.
Le président américain Donald Trump a fait des droits de douane une pierre angulaire de sa politique commerciale mais aussi de sa diplomatie, les utilisant tant pour rééquilibrer, selon lui, les échanges commerciaux des États-Unis avec le reste du monde que pour tenter de tordre le bras à différents pays sur plusieurs sujets diplomatiques. Outre le Canada et le Mexique, les droits de douane ont été un moyen de punir le Brésil d’avoir poursuivi et condamné son ex-président Jair Bolsonaro, reconnu coupable de tentative de coup d’État, mais allié de Donald Trump, ou New Delhi d’acheter du pétrole russe à bas prix.