C’est peut-être le dénouement d’un interminable feuilleton. Après des années d‘incertitude, l’horizon semble enfin s’éclaircir pour le projet de rénovation du Palais du Commerce à Rennes. Ce bâtiment historique de La Poste, en plein centre-ville, va avoir droit à un tout nouveau projet visant à le transformer en « locomotive commerciale ».
« Des annonces vont être faites mi-janvier », assure le groupe Frey, porteur du projet de réhabilitation. Baptisé « Renaissance », les ambitions initiales avaient été dévoilées en grande pompe en 2019 par la Ville de Rennes et La Poste Immo, propriétaire des lieux.
Extension rabotée
Il prévoyait de transformer complètement le bâtiment en y intégrant des commerces, un restaurant, des espaces de coworking ou encore un hôtel, avec une livraison estimée à 2025. Depuis, le projet a « beaucoup évolué », selon le groupe Frey. Les plans présentés en 2019 semblent donc définitivement obsolètes.
Depuis le départ, ce dossier n’aura pas été un long fleuve tranquille. Chiffré à 80 millions d’euros, il a été confronté à une série d’obstacles. À commencer par le rabotage de l’extension en verre prévue du côté de la placette Joffre, suite au refus de l’architecte des bâtiments de France.
Contexte économique tendu
Quant aux enseignes clinquantes initialement annoncées, elles ont soit changé d’avis (Citadium), soit se sont installées ailleurs à Rennes (Decathlon City et Lego).
Le développement de l’opération a également été complexifié par un contexte économique tendu. Des discussions concernant notamment le poids et le rôle de chacun, entre investisseurs et futurs exploitants, se sont enlisées. De son côté, la Ville se retrouvait sans grand levier d’action dans un projet totalement privé.
À quoi s’attendre désormais ?
Pourtant Marc Hervé, premier adjoint à l’Urbanisme, avait fait part de sa confiance en juin dernier, en conseil municipal, évoquant l’arrivée d’un nouvel acteur dans l’équation. « L’exploitant prévu pourrait également devenir l’investisseur pour pouvoir éviter les tensions autour du modèle économique, précisait-il alors. On fait un travail d’accompagnement pour permettre le dépôt d’un permis de construire. »
C’est donc sur une plage blanche que va s’écrire ce nouveau Palais du commerce. Lauréates de l’appel à projet en 2019 aux côtés du groupe Frey, les équipes d’architectes d’origine ne seront plus de l’aventure. « On s’est retiré depuis un moment, nous confiait il y a quelques mois l’architecte français Bernard Desmoulin. Pour nous, ça prenait trop de temps. »
De son côté, l’agence néerlandaise MVRDV a été écartée du nouveau projet. « Ce n’est malheureusement pas de notre ressort », indique l’un des architectes. Tout comme l’agence lyonnaise de conception de lumière Les Éclaireurs, qui avait travaillé sur l’éclairage de l’ensemble.