EN BREF – Tournant judiciaire dans l’affaire du meurtre de la rue Danton, survenu le 18 octobre 2025 dans le quartier Chorier-Berriat à Grenoble. La jeune étudiante de 20 ans, mise en examen pour avoir mortellement poignardé Célia, 24 ans, va quitter la détention provisoire pour une assignation à résidence sous surveillance électronique, a tranché la chambre de l’instruction du tribunal judiciaire de Grenoble, jeudi 4 décembre. Elle sera hébergée chez une proche en Haute-Savoie, après un rapport favorable confirmant la faisabilité du dispositif.
Ce que redoutaient la famille, les proches et les soutiens de Célia, mère de deux enfants poignardée à mort, le 18 octobre 2025, par une voisine lors d’un différend de voisinage, a pris forme. En effet, la chambre d’instruction du tribunal judiciaire de Grenoble a ordonné, jeudi 4 décembre 2025, l’assignation à résidence sous bracelet électronique, de l’étudiante de 20 ans mise en examen pour le meurtre de la jeune mère de famille, âgée de 24 ans, rapporte le Dauphiné libéré
Initialement placée en détention provisoire, la jeune femme, ainsi libérée, sera hébergée chez une proche en Haute-Savoie. « Si elle se trouvait libérée, nous serions vraiment très choqués du fait qu’en France on puisse tuer des gens et se retrouver dans la rue un mois et demi après », avait confié au micro de Place Gre’net, Tatiana, belle-sœur de Célia, à l’issue d’une marche blanche organisée mercredi 3 décembre, réclamant « justice pour Célia ».
La question centrale de la légitime défense
Ce 18 octobre 2025, en début de soirée, la tension monte dans un immeuble de la rue Danton, au cœur du quartier populaire Chorier-Berriat. Des nuisances sonores reprochées à l’étudiante par la famille de Célia dégénèrent en vive altercation dans la cage d’escalier.
Quelques minutes plus tard, la jeune mère de famille, venue défendre la tranquillité de sa mère qui habite l’appartement du dessous, se rend à la porte de la suspecte. La situation s’embrase alors dans le logement : Célia est atteinte de plusieurs coups de couteau, dont un mortel au niveau du thorax, et succombe rapidement malgré l’intervention des secours. L’étudiante se voit alors mise en examen pour meurtre et placée en détention provisoire le 20 octobre.
La famille, les proches et les soutiens de Célia sur le parvis du palais de justice de Grenoble, à l’issue de la marche blanche. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Lors d’une audience devant le juge de liberté et de la détention (JLD), le 27 novembre 2025, Me Ronald Gallo, avocat de la suspecte, avait plaidé la légitime défense, décrivant une jeune femme dépassée par la violence du conflit, paniquée à l’idée d’une nouvelle agression et n’ayant, selon lui, « pas pris l’initiative des faits ». Le parquet général avait cependant contesté cette analyse. La magistrate avait rappelé, lors de cette audience, que la victime était « seule et non armée » au moment où elle avait reçu les coups de couteau, pointant une « disproportion manifeste de la riposte ».
La chambre de l’instruction a donc partiellement donné raison à l’avocat pénaliste en acceptant une assignation à résidence sous surveillance électronique, après une étude de faisabilité concluante. En attendant le procès, la justice poursuit ses investigations sur les circonstances exactes du drame et sur la question, celle-là centrale, de la légitime défense.
