« Une attaque contre le peuple américain », c’est ainsi que le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a qualifié l’amende de 120 millions d’euros infligée vendredi par l’Union européenne au réseau social X détenu par Elon Musk.

Il s’agit de la première amende imposée à une plateforme dans le cadre du règlement européen sur les services numériques, ou DSA.

Cette décision est « une attaque contre toutes les plateformes technologiques américaines et le peuple américain par des gouvernements étrangers », a fustigé, sur X, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, en ajoutant que « l’époque de la censure des Américains en ligne est révolue ».

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Avant même l’officialisation de cette décision, le vice-président américain JD Vance avait dénoncé la démarche européenne. « L’UE devrait défendre la liberté d’expression au lieu de s’en prendre à des entreprises américaines pour des foutaises », a-t-il lancé, s’attirant un message de remerciement d’Elon Musk.

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Cela « n’a rien à voir avec de la censure », avait martelé quelques heures plus tôt la vice-présidente de la Commission européenne chargée du numérique, Henna Virkkunen, mettant en avant la stricte application des textes européens.

Cette loi est entrée en vigueur il y a deux ans pour lutter contre les contenus illégaux et dangereux en ligne, et impose des obligations renforcées aux plus grandes plateformes actives dans l’UE.

Coches bleues et contenus illégaux

La sanction annoncée vendredi ne porte que sur les seules infractions notifiées en juillet 2024 à X, lorsque l’UE avait accusé simultanément la plateforme de tromperie des utilisateurs avec les coches bleues censées certifier les sources d’informations, de transparence insuffisante autour des publicités, et de non-respect de l’obligation d’accès aux données internes par des chercheurs agréés.

Les coches bleues étaient à l’origine attribuées par l’ex-Twitter à des utilisateurs au terme d’un processus de vérification de leur identité, afin d’aider à déjouer les impostures.

Mais après avoir racheté la plateforme de microblogage, Elon Musk a réservé ces badges aux abonnés payants, au risque selon Bruxelles d’induire en erreur les utilisateurs.

L’UE a élargi entre-temps son enquête sur X à des soupçons de non-respect de ses obligations en matière de contenus illégaux et de désinformation, des sujets sur lesquels elle continue d’enquêter.

Pressions américaines

Washington n’a cessé cette année de critiquer les lois européennes contre les abus des géants de la tech, les accusant de cibler les champions américains.

Fin novembre, des responsables américains en visite à Bruxelles ont appelé l’Europe à assouplir ces lois, en échange d’une baisse des droits de douane américains sur l’acier européen.

Cette forme de marchandage a aussitôt été rejetée par les responsables européens.

cab avec afp