Ligue 2 (32e journée). Lorient – Caen (4-0)
Le capitaine du FC Lorient Laurent Abergel n’a pas eu besoin de questions pour dire sa fierté face à la presse, samedi soir, après la victoire contre Caen (4-0) qui valide le ticket du club pour la Ligue 1. Il parlait déjà quand il est arrivé, bouteille de champagne à la main : « C’est exceptionnel ! Je ne cracherai jamais sur la montée de 2020 (saison écourtée pour cause d’épidémie de Covid), mais celle-là est particulière. Chaque année, je voyais des équipes brandir une coupe ou célébrer une accession, connaître ces émotions et ces envahissements de terrain. On se le disait souvent avec Ju (Laporte) : on voulait le vivre au moins une fois ici, voir cette euphorie et cet envahissement de terrain au Moustoir. C’est arrivé et on le mérite ».
« Des moments difficiles »
Interrompu par le même Julien Laporte, son vice-capitaine, pour aller faire une photo de groupe dans le vestiaire, les deux amis n’ont pas tardé à revenir partager leurs émotions. « Après ce qu’on a vécu l’année dernière, c’est la plus belle des réponses qu’on pouvait donner », se félicite le défenseur central, qui avait quitté Clermont et son Auvergne natale en 2019 pour guider le FCL vers la Ligue 1, comme le Marseillais Abergel. « On a montré tout notre amour pour ce club. On a traversé des moments difficiles, des bons aussi, mais celui-là est le plus beau. Ce club mérite d’être en Ligue 1. Ce qui a été fait la saison dernière ne correspondait pas à l’image du club. Si on était partis là-dessus, il y aurait eu un sentiment d’inachevé. »
« Se queda ! »
Laporte, trop pudique pour rappeler à cet instant qu’il a flirté avec la dépression l’été dernier après la relégation, arrive en fin de contrat en juin et ne cache pas son envie de rester. Mais, à 31 ans, il souhaite avant tout poursuivre sa carrière, ici ou ailleurs. « Se queda ! » (« il reste » en espagnol), espère encore le malicieux Abergel (32 ans), qui a accepté l’été dernier une prolongation XXL (2029), comme pierre angulaire du projet de remontée express du président Loïc Féry. « Il y a de belles rencontres dans le foot, et Lolo (Abergel) restera la plus belle de ma carrière. On a bataillé six ans ensemble et on s’était promis de remonter, peu importe la suite. »
Ils ont d’autant mieux apprécié les émotions des dernières minutes du match, qui les ont renvoyées à celles, finalement malheureuses, de celui contre Clermont (5-0), il y a moins d’un an, quand l’équipe avait cru un instant accroché les barrages. « Avant le troisième but, on a senti une euphorie dans le stade. Et juste après, Gédé (Kalulu) est venu nous dire qu’il y avait 2-1 pou Pau », raconte le capitaine. « Revivre aujourd’hui cette sensation sur le terrain, mais pendant cinq minutes pleines et en étant sûr cette fois que c’était bon… Pff ! », savoure Laporte. Les deux amis sont repartis bras dessus, bras dessous poursuivre la fête. Et on a vu un Laurent Abergel faire l’avion torse nu dans le stade vide et glisser sur les genoux dans le rond central avec sa bouteille de champagne. La nuit ne faisait que commencer.