Associé à Marcel Desailly en
charnière centrale, Frank Leboeuf est le principal fautif sur le
but du Sénégal lors de la défaite des Bleus à la Coupe du monde
2002. Le défenseur était déjà pris pour cible avant le
tournoi.
« On ne peut pas dire que ce soit contre le cours du jeu
parce qu’ils se sont créé les occasions les plus décisives »,
analysait Thierry Roland sur l’ouverture du score du Sénégal face à
l’équipe de France, signée Papa Bouba Diop (30e), pour une défaite
1-0 des Bleus en ouverture de la Coupe du monde 2002, le 31 mai
2002 à Séoul (Corée du Sud). Vingt-quatre ans avant l’affrontement
entre les deux pays à la World Cup 2026, les Lions de la Teranga
ont créé la surprise grâce à une accélération foudroyante
d’El-Hadji Diouf sur Frank Leboeuf.
Leboeuf est particulièrement fautif sur l’action. Côté droit, le
défenseur central alors capitaine de l’OM a manqué son intervention
défensive. Diouf a pris la poudre d’escampette dans le camp
tricolore. Son centre a échappé à Marcel Desailly et Bouba Diop a
conclu en deux temps devant Fabien Barthez malgré le retour
d’Emmanuel Petit. La charnière centrale vieillissante (33 ans pour
Desailly, 34 pour Leboeuf) a vraiment fait peine à voir sur ce but
sénégalais. Les Bleus champions du monde 2018 ne se sont jamais
relevés de ce faux départ. Ils ne méritaient probablement pas de
survivre à la phase de groupes.
Privés de leur Ballon d’Or 98 Zinédine Zidane, blessé quelques
jours auparavant lors d’un dernier match de préparation en Corée,
les Bleus ont buté sur le Sénégal du gardien de but Tony Sylva.
Youri Djorkaeff, installé en numéro 10 par Roger Lemerre (à la
demande des cadres), a été trop discret, mais David Trezeguet a
frappé le poteau avant l’ouverture du score du Sénégal et Thierry
Henry a eu plusieurs occasions pour égaliser ensuite. Les entrées
de Christophe Dugarry et Sylvain Wiltord au fil de la seconde
période n’ont pas changé grand-chose.
Leboeuf « trop show-biz, trop jet-set«
« Libero contesté, Frank Leboeuf fait figure de coupable
idéal », a écrit Le Monde deux jours plus tard. Et
pour cause, le successeur de Laurent Blanc en défense centrale
était tout particulièrement visé par la presse hexagonale avant le
Mondial est-asiatique. « Le geste défensif qu’il ne fallait pas
rater, un soir de débâcle française. Qu’importe si l’erreur
initiale a été commise par Youri Djorkaeff, autre vieux grognard de
34 ans. Oubliées les errances d’un Marcel Desailly lessivé, d’un
Lilian Thuram aux abonnés absents. C’est Frank Leboeuf qui va
prendre pour les autres, comme d’habitude », peut-on lire dans
le journal, comme pour défendre l’indéfendable.
Avant la Coupe du monde, pour sa dernière compétition
internationale, l’ancien joueur de
Chelsea avait tenté de se défendre: « J’ai fait des
erreurs, j’ai trop été à fleur de peau, trop ambitieux. On m’en a
voulu pour ça. J’ai même frappé un journaliste (le journaliste
de L’Equipe Vincent Duluc, ndlr), ce qui n’a rien
arrangé. Qu’on me dise que j’ai fait un mauvais match, je veux
bien. Mais pas que je suis trop show-biz, trop jet-set. Quand je
lâche 15 000 francs pour une soirée en faveur des enfants du monde
entier, on devrait plutôt dire que j’ai le cœur sur la main. Mais
mon image est faite, c’est terminé… » Cela s’est même achevé
plus vite que ses coéquipiers puisque Leboeuf s’est blessé au bout
d’un quart d’heure lors du deuxième match contre l’Uruguay
(0-0).