Par

Yann Rivallan

Publié le

6 déc. 2025 à 8h29

Il a été le premier à se déclarer candidat. Dans le bastion socialiste du Grand-Quevilly, Nicolas Rouly, maire sortant, est prêt à rempiler pour un nouveau mandat. « Maintenant, j’ai l’expérience », assure-t-il avec un grand sourire au lendemain de son tout premier mandat de maire. Face à lui, deux listes se dessinent. Peut-être trois.
L’une conduite par Olivier Bruneau, militant de la France Insoumise. Une autre par Mathéo De Souza, un jeune adhérent du Rassemblement National, prêt à capitaliser sur les bons résultats de son parti dans la commune. Et une potentielle dernière qui se fait attendre avec les élus d’opposition au conseil municipal, emmenés par Eve Froger, ancienne militante du Rassemblement National et de Reconquête.

Nicolas Rouly veut « écrire le tome 2 »
Le maire sortant du Grand-Quevilly, Nicolas Rouly, veut écrire
Le maire sortant du Grand-Quevilly, Nicolas Rouly, veut « écrire le tome 2 » après un premier mandat. (©YR/76actu)

Si une chose semble sûre depuis des décennies au Grand-Quevilly, c’est que le parti socialiste y est particulièrement bien implanté. Berceau de la « fabiusie », comme le disent ses détracteurs, Grand-Quevilly a toujours fait la part belle au parti à la rose dans les scrutins municipaux.

Si bien que Nicolas Rouly ne paraît pas inquiété par les scores importants de l’extrême droite lors des dernières échéances électorales (41,77 % pour le RN au premier tour des législatives anticipées de 2024).

Car, il le sait, les élections municipales ont tendance à dépasser les étiquettes politiques. D’ailleurs, « nous sommes une liste de gauche plurielle », avance Nicolas Rouly. Il « assume » évidemment son adhésion au PS, mais il est également accompagné d’adhérents au PCF ou à Place Publique, voire par des gens « qui ne sont pas encartés », assure-t-il.

Vidéos : en ce moment sur Actu

Nous rendons les clés de la mairie avec une dette quasiment à zéro.

Nicolas Rouly
Maire sortant du Grand-Quevilly

Son objectif est clair : « écrire le tome 2 » de son projet municipal. S’il tire un bilan satisfaisant, le maire du Grand-Quevilly estime avoir encore du travail à poursuivre, notamment du côté de gros chantiers comme la rénovation de la piscine ou du théâtre. Des travaux qui ont été « décalés par les différentes crises », fait-il remarquer.

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire
« La seule alternative républicaine »

Le reste du programme, le maire sortant le dévoilera dans les prochaines semaines. Car il souhaite « co-construire » ce nouveau projet avec les habitants. Il se livre en ce moment à une série de réunions publiques et de rendez-vous d’appartements pour l’élaborer.

Face à deux partis aux antipodes sur le spectre politique (La France Insoumise et le Rassemblement National), le candidat du PS estime être « la seule alternative républicaine ».

Une affirmation qui fait doucement rire Olivier Bruneau, militant LFI et tête de liste pour les prochaines élections municipales dans la commune : « C’est honteux de dire ça. En 2020, alors que je préparais une liste pour les municipales, M. Rouly est venu me demander de me retirer pour ne pas diviser la gauche ».

Alors, quand on lui demande s’il pense que sa candidature pourrait faire le jeu du Rassemblement National, il reste intransigeant : « Avec ou sans nous, il y a un risque de voir l’extrême droite l’emporter, assure-t-il. Nous voulons proposer une véritable alternative à gauche pour retrouver de la proximité et de la transparence. »

Les Insoumis veulent « vraiment » consulter les habitants
Olivier Bruneau et sa co-cheffe de liste Valérie Tanchon veulent proposer une alternative à gauche.
Olivier Bruneau et sa co-cheffe de liste Valérie Tanchon veulent proposer une alternative à gauche. (©Document transmis)

Son programme, il compte l’axer sur « la démocratie directe ». Et à l’inverse de Nicolas Rouly, cet ancien adhérent du Parti socialiste et Gilet jaune de la première heure, compte consulter « vraiment » les habitants en leur donnant davantage la parole lors de consultations citoyennes.

Avec sa co-cheffe de liste Valérie Tanchon, ils veulent axer leur programme autour de l’éducation, en venant en aide aux élèves en décrochage scolaire, par exemple, mais aussi autour du logement et de l’écologie.

« Il y a beaucoup de difficultés avec les bailleurs sociaux », soulignent-ils. Et ils aimeraient s’en occuper pleinement, pourquoi pas « en faisant un audit du parc social », imaginent-ils. Sur l’environnement, ils veulent accentuer le développement des « mobilités vertes » avec, par exemple, la création d’un ramassage scolaire pour les enfants des écoles maternelles et primaires.

Et enfin, sur la sécurité, ils aimeraient « un retour au dialogue » entre la police municipale et les habitants pour « redorer son image ». Ils veulent prioriser l’augmentation des effectifs plutôt qu’une nouvelle salve d’installations de caméras. Et pour retrouver le dialogue, ils proposent également la mise en place de médiateurs dans les quartiers.

Le Rassemblement National prêt à capitaliser sur ses résultats
Mathéo De Souza, candidat du Rassemblement National, axe son programme sur la sécurité.
Mathéo De Souza, candidat du Rassemblement National, axe son programme sur la sécurité. (©Document transmis)

De l’autre côté du spectre politique, le Rassemblement National et sa tête de liste Mathéo De Souza veulent profiter de leur dynamique électorale. Ces dernières années, le parti de Marine Le Pen a réalisé de bons scores dans la commune.

À seulement 22 ans, c’est déjà la deuxième expérience électorale de Mathéo De Souza. Il avait pu profiter d’une première expérience lors des législatives anticipées de 2024 en tant que suppléant de Guillaume Pennelle dans la 4e circonscription.

« Très attaché à Grand-Quevilly », assure-t-il, Mathéo De Souza dit avoir vu « la commune se dégrader de plus en plus sur l’aspect sécurité ces dernières années ». C’est donc logiquement qu’il fera de cette thématique sa priorité pour le scrutin de mars 2026. Par exemple, il veut donner « plus de moyens à la police municipale et vise un doublement des effectifs dans les prochaines années, même si cela représente un coût ».

Côté commerce, le candidat du RN veut « dynamiser Grand-Quevilly » en mettant davantage en valeur les petits commerces ou en créant un « véritable marché de Noël inspiré de ce qui se fait à Rouen ».

L’opposition municipale se fait attendre

Aujourd’hui, cette liste portée par le Rassemblement National est la seule déclarée du côté de l’extrême droite. L’opposition municipale, emmenée par Eve Froger, ancienne candidate du RN, passée ensuite par Reconquête et proche de Nicolas Bay, n’a toujours pas annoncé de candidature.

Selon nos informations, des échanges entre le RN et l’opposition de Grand-Quevilly ont bien eu lieu, sans aboutir à un quelconque accord pour le moment. Mathéo De Souza dit ne pas « fermer la porte » aux élus d’opposition : « Je les invite à rejoindre notre liste. »

Contactée en ce sens, Eve Froger annonce qu’il est encore « un peu tôt » pour parler d’une candidature. De ce côté, le suspense reste entier.

Suivez l’actualité de Rouen sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte TikTok

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.