Une nouvelle candidature, à gauche, se place dans la course aux élections municipales à Rennes : Erell Duclos, 26 ans et étudiante en master à l’université Rennes 2, sera tête de liste sous l’étiquette Révolution Permanente. La candidate surprise se présente pour « porter une voix qui n’existe pas dans le champ politique, qui est celle des gens qui travaillent ici, qui vivent ici et qui étudient ici, mais qui n’ont pas voix au chapitre dans les décisions politiques de la ville. »

Révolution Permanente sera pour la première fois représenté lors d’une élection dans la capitale bretonne. « Nous serons également présents dans huit autres villes de France. »

Résolument le social

L’étudiante en sociologie, également surveillante dans un internat à Bréquigny, arrive avec un programme fortement tourné vers le social. Elle veut se présenter notamment comme porte-parole des jeunes, des étudiants et des travailleurs. « Pour nous, les jeunes d’aujourd’hui ont encore plus d’expérience de vie concrète que la majeure partie des politiciens. Je considère que le candidat de la droite qui est courtier connaît beaucoup moins la vie des habitants que la jeunesse qui a des difficultés pour se nourrir, qui vit dans des logements trop chers et insalubres. »

Pour la candidate, l’insécurité ne sera pas un thème de campagne : « La première insécurité des Rennais, c’est le social. » Elle se dit favorable au désarmement de la police municipale, mais aussi « de la dissolution de corps de la police comme la BAC et les CRS ».

Contre la gentrification

Erell Duclos souhaite se placer comme une alternative à gauche. Notamment à la maire sortante Nathalie Appéré. Elle résume le mandat de cette dernière par « sécurité et gentrification ». Elle déplore que Rennes devienne une ville qui « exclut les classes populaires » en citant l’exemple de la plaine de Baud, mais aussi « les personnes exilées qui se font balader de gymnases en gymnases alors qu’il y a des logements disponibles. »

Cette démarcation aboutit notamment sur deux mesures fortes sur le logement : la réquisition de l’hôtel de luxe Mama Shelter implanté dans le centre-ville et du couvent des Jacobins. « Nous voulons aussi la réquisition de tous les logements vides pour qu’ils soient mis à disposition des femmes qui sont victimes de violences, des étudiants précaires et des travailleurs en CDD qui n’arrivent pas à se loger. »

De la gratuité

Transports gratuits, crèches et cantines gratuites, repas gratuit pour les étudiants, s’ajoutent aux différentes mesures. « La logique de notre programme est nos revendications qu’on défend, on ne va pas pouvoir les obtenir dans des négociations dans un conseil municipal. C’est un programme de lutte. On considère que par exemple pour exproprier le Mama Shelter ou réquisitionner le Couvent des jacobins, ça va demander un rapport de force qui peut se construire par nos mobilisations. »

Erell Duclos a déjà lancé sa campagne. Pour l’instant, plusieurs colistiers ont été définis. «Il nous reste encore une dizaine de noms à trouver pour notre liste. »