EN IMAGES – Jusqu’au 4 janvier 2026, 21 santonniers sont présents le long du Vieux-Port de Marseille pour présenter leurs créations. Une tradition qui se perpétue depuis plus de 220 ans et avait rassemblé 400.000 visiteurs l’an dernier.
«Les santons, je suis né dedans. Mon grand-père en a fait à partir de 1922, puis c’était au tour de ma mère, qui m’a passé le relais en 2022», rembobine Michel Bouvier, président de l’union des Fabricants de santons de Provence, pour Le Figaro. Depuis un peu plus de deux semaines, l’artisan expose fièrement ses créations peintes à la main à l’occasion de la 223e foire aux santons de Marseille.
Créée en 1803, la foire est un évènement incontournable de la cité phocéenne, réputée pour ses santons d’argile réalisés et peints à la main. 400.000 personnes s’y étaient rendues l’an dernier pour découvrir les plus belles créations des santonniers provençaux. «J’en ai des dizaines chez moi, je reviens chaque année avec émerveillement», assure une Marseillaise venue observer les petites figurines colorées que l’on retrouve dans la crèche de Noël à l’approche des fêtes de fin d’année.
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«Les parents et les grands-parents en achètent pour compléter leur crèche, mais cela intéresse aussi les jeunes. On voit aussi beaucoup de collectionneurs», témoigne Clémentine, présente sur le stand des ateliers Marcel Carbonel implantés dans le 7e arrondissement de Marseille. «C’est une activité très saisonnière. On en produit des milliers tout au long de l’année en vue de la foire. Il me faut une journée pour en peindre quatre», témoigne Michel Bouvier en montrant fièrement son santon pistachier.
Ateliers pour les enfants chaque mercredi
D’autres créations attirent également l’œil des visiteurs, comme ces figurines à l’effigie de Jean-Claude Dusse en combinaison orange – incarné par Michel Blanc dans Les Bronzés font du ski -, du professeur Raoult ou encore de Bernard Tapie ! «C’est un marché à forte concurrence, il faut être fort pour les vendre. On essaye donc de laisser libre cours à la créativité des santonniers. C’est vivant et ça se renouvelle», poursuit Michel Bouvier. «Chaque année, les sculpteurs en fabriquent de nouveaux moules. Les peintres travaillent toute l’année», confie Claude, qui expose pour les santons Truffier-Douzon et propose des figurines de Napoléon et de Charles de Gaulle.
«Il faut rappeler que tout est fait en Provence. Il faut les mouler puis les faire cuire, avant de les peindre à la main. Cela prend un certain temps», poursuit le vendeur en désignant une pancarte qui certifie la qualité de fabrication de ses santons. Ce savoir-faire unique se transmet souvent de parents en enfants, de façon que le secret de fabrication et la tradition se perpétuent en famille.
21 santonniers exposent leurs créations tout au long de la semaine et les week-ends.
Nicolas Farmine / Le Figaro
«C’est mon grand-père qui sculptait. J’utilise ses moules encore aujourd’hui. Il reste d’ailleurs très peu de sculpteurs», assure Michel Bouvier, qui s’organise pour donner goût à la jeunesse et transmettre le métier de ses aïeux. Tous les mercredis, une santonnière vient à la foire pour apprendre aux enfants à mouler leurs propres santons. Une manière de transmettre le flambeau et de partager la passion du santon au plus grand nombre. La foire aux santons 2025 est ouverte de 10 heures à 19 heures du dimanche au jeudi, et de 10 heures à 20 heures les vendredis et samedis jusqu’au 4 janvier 2026.