« Je suis très choquée de ce qui a pu se passer sur le territoire, notamment ce week-end, où des très jeunes ont été tués. Et je suis forcément inquiète des suites de toute cette violence. Je crains d’autres fusillades ».

Ce lundi 8 décembre au matin, moins de 48 heures après la rixe sur l’avenue du 8-mai 1945 à Échirolles, qui s’est conclue par la mort de deux hommes, âgés de 22 et 18 ans, la maire de la troisième commune du département ne cache pas sa fatigue et son émotion. « Le niveau de violence chez ces très jeunes, le fait qu’ils soient équipés d’armes létales, qu’ils se tirent dessus. Tout cela pose beaucoup de questions sur le rapport qu’ils ont aux armes, à la vie, et c’est très choquant », indique-t-elle.

« Nous sommes toujours en sous-effectif de policiers nationaux… »

L’élue PCF affiche aussi sa détermination. Sa volonté d’enfin recevoir une réponse de l’État à ses demandes répétées d’effectifs de police supplémentaires. « Au vu de la situation et de ces nouveaux faits, j’exige de la part du ministère de l’Intérieur une réponse à la question que j’avais posée sur la création d’un commissariat de plein exercice à Échirolles, pour le sud de l’agglomération. Je rappelle qu’au niveau de l’agglomération, nous sommes toujours en sous-effectif de policiers nationaux… Nous avons besoin de retrouver une police de proximité, proche des habitants pour essayer d’apaiser certaines situations », insiste-t-elle.

« On se sent un petit peu abandonné par le gouvernement sur ce sujet-là, poursuit-elle. Quand on parle du narcotrafic, on sait que c’est un fléau qui dépasse les frontières communales et même les frontières nationales et nous avons besoin de l’État pour nous aider. Il ne peut pas laisser des élus sans réponse et abandonner des populations sur son territoire ».

« Ce ne sont pas des sujets simples, affirme la maire, qui a déjà été victime d’intimidations. Les narcotrafiquants sont dans une toute-puissance aujourd’hui, donc ce n’est pas évident, mais nous devons agir et je ne me tairai pas. »

Les autres groupes politiques réagissent

Ce lundi, plusieurs groupes politiques d’Échirolles ont réagi aux événements du week-end. Dans un communiqué, les membres de la liste de droite et centre droit « Un renouveau pour Échirolles » critique le manque « d’empathie » ou « de volonté d’agir affirmée » de la part de la mairie. Pour eux, ces épisodes de violences sont le signe de « l’incompétence » de la municipalité. « Mme Demore, passer à la télé n’est pas la potion magique pour avoir une vraie politique de sécurité dans cette ville, écrivent-ils. Allez-vous vous ‘’sortir les mains des poches’’pour prendre le sujet à bras-le-corps, et reconnaître que l’inaction des années Sulli – Demore a amené à cette situation tragique, qui risque de perdurer, voire de s’intensifier ? »

Candidat Rassemblement national aux municipales, Enzo Billon déplore « l’explosion des violences et l’installation d’une insécurité profonde et durable » dans la commune. « C’est l’absence de volonté politique qui permet à l’insécurité de perdurer », affirme-t-il, également par communiqué.

Enfin la représentante du groupe PS-Place publique, Laëtitia Rabih perçoit cet épisode comme « un signal d’alerte majeur ». « Nous devons agir avec lucidité et détermination : soutenir la prévention, renforcer l’éducation, appuyer les acteurs de terrain et mener une action ferme contre les trafics et les réseaux criminels qui fragilisent nos quartiers, indique-t-elle. Nous refusons la résignation. Nous voulons rétablir la sécurité, restaurer la confiance et offrir un avenir serein à Échirolles. Nos quartiers méritent la vie, pas la peur. »