Nice (Alpes-Maritimes) et Samarcande, un jumelage choquant ? C’est ce que pensent, depuis quelques jours, les oppositions politiques locales azuréennes. Du RN aux partis de gauche, en passant par une association et même l’Église protestante unie de Nice, beaucoup de voix s’élèvent pour dénoncer ce projet de partenariat annoncé le 15 mars par le maire, Christian Estrosi (Horizons).

Si les deux villes ont en commun d’être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est la politique de l’Ouzbékistan qui cristallise le mécontentement. « Les persécutions contre les opposants politiques et les personnes homosexuelles y sont avérées », dénonce notamment l’association Tous citoyens.

Sur son compte Facebook, Patrick Allemand, ancien conseiller municipal (PS) et possible candidat de la gauche aux municipales, y va lui aussi de sa critique : « En 1974, le maire Jacques Médecin jumelait la ville de Nice avec Le Cap en plein apartheid. 50 ans plus tard l’histoire bégaie », écrit-il.

« Un acte de rayonnement culturel, pas un acte politique »

Le député Éric Ciotti (UDR), qui laisse planer le suspense sur sa candidature à l’hôtel de ville, réclame également « d’abandonner immédiatement ce projet », car, explique-t-il, « Nice mérite mieux que d’être associée à une dictature ».

Des arguments rejetés par la municipalité, qui assure de son côté « avoir pris soin de demander la position du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ». « C’est un acte de rayonnement culturel, pas un acte politique envers un régime (…) Ce qui gêne, c’est que ce jumelage soit porté par la majorité municipale », argumente-t-elle. Mettant en avant le fait que « depuis son élection en 2016, le président (Shavkat) Mirziyoyev a engagé l’Ouzbékistan dans un processus de démocratisation et d’ouverture au monde ».