Qui peut freiner l’appétit d’Arthur Raulet ? Ce jeune chef d’entreprise, âgé de 25 ans, vient d’ouvrir ce jeudi 4 décembre, deux nouveaux commerces Encore & Encore à Saint-Grégoire et Chantepie, près de Rennes. Deux ouvertures qui s’ajoutent à celles de Lorient, il y a un an, et de Langueux, il y a quelques semaines.
Installées dans d’anciennes boutiques de la chocolaterie mayennaise Réauté, ces nouvelles enseignes suivent le même concept : réunir en un seul lieu une sélection de produits bretons. « L’idée est de réunir dans un seul endroit des produits bretons. Les clients peuvent retrouver du chocolat, des biscuits, des thés et cafés, des spiritueux et de l’épicerie fine. Il y a plusieurs niveaux d’expertise. »
De la finance au commerce
Au départ, rien de ne laisse présager d’un développement aussi rapide : « Je n’étais pas du tout destiné à faire du commerce. J’ai fait des études dans la finance de marché et j’ai travaillé en banque d’investissement, mais j’ai toujours voulu créer quelque chose, retrace le Lorientais, originaire de Saint-Grégoire. Et j’ai pensé que c’était le moment de se lancer. »
En juin 2024, il signe donc un accord pour un local à Lorient, dans une ancienne biscuiterie. « Pour être honnête, j’ai eu assez de chance. C’était un concours de plein de circonstances. J’ai visité un local en juin et j’ai signé le soir, alors que je n’avais pas les fonds. Mais je me suis débrouillé, et j’ai réussi à convaincre que mon projet était bon. J’ai ouvert le 1er octobre. Au départ, je ne me rendais pas compte que c’est assez rare ce genre de situation. Je fonçais simplement. C’est avec le recul que je me suis rendu compte de ce que j’avais fait. »
Une histoire de famille
Si le Lorientais assure qu’il n’avait pas fait du commerce sa priorité, il a toutefois baigné dans cette marmite dès son enfance. « Mes grands-parents ont commencé par vendre des sapins dans les Côtes-d’Armor, puis ils ont été gérants d’un bar à Rennes. Ils ont même tenu pendant un certain temps l’hôtel de Nemours. Mes parents ont aussi eu plusieurs vies. Ils ont tenu un commerce à Saint-Grégoire. On est une famille qui n’est pas faite pour être salarié. Ils ont eu des projets qui ont marché, mais il y a eu aussi des échecs. Je pense que nous sommes unis dans les projets. »
À 18 ans, il crée même une première activité avec son club de kayaks à Saint-Grégoire. “On avait monté avec mes camarades une petite infrastructure de location de kayak dans une petite ville du Finistère juste après le Covid. C’était un peu comme un job étudiant pour nous. Elle existe toujours, mais j’ai rapidement quitté le navire.”
Infatigable
Quatre entreprises plus tard, auxquelles s’ajoute une affaire d’épilation définitive à gérer à côté : le jeune dirigeant n’a pas le temps de chômer. « C’est une question d’organisation avec les équipes. Et je roule la nuit, beaucoup. Puis je profite de ma famille quand je me rends à Rennes. Je n’ai pas de famille, pas d’enfants, donc j’en profite tant que je suis jeune. »
Sa motivation quotidienne : « le fait d’avoir plusieurs casquettes, ça me stimule. On rencontre beaucoup de personnes, des fournisseurs on doit gérer des équipes, de la communication, former une équipe, faire une décoration. » Dans ses différentes enseignes, il propose « 2 500 références » et connaît quasiment tous ses produits par cœur. Il est même intarissable sur le chocolat : « Depuis plusieurs années, le chocolat a augmenté. Nous, on en propose en libre-service. Les clients peuvent repartir avec du chocolat à moins cher qu’ailleurs. »
Ambitieux et fonceur
S’il ne l’assume pas totalement, Arthur Raulet porte en lui quelques ambitions. Mais une autre facette de sa personnalité ressort : il fonce tête baissée. À l’image du choix d’un nom pour son entreprise. « C’est tombé comme ça, je n’ai pas trop réfléchi. Et je n’aime pas trop perdre mon temps sur ce genre de chose. Il y aura encore et encore des produits. Ça fonctionne comme ça. »
Cette attitude, il compte en jouer sur toute la Bretagne. Comme un grand terrain de jeu : il s’attaquera l’année prochaine à de nouvelles villes : « On va ouvrir deux enseignes à Quimper et Saint-Malo. » Et dans dix ans alors : « Je ne me vois pas aussi loin, et j’ai d’autres projets en tête. » Une certitude pour Arthur Raulet : Ça n’est que le début…