Difficile de savoir pour l’heure si une équipe Continentale Fédérale sera au départ d’une course du début de saison dans le sud de la France. “Je suis très optimiste pour cela, assure Michel Callot à DirectVelo. Moi, je leur dis de candidater aux épreuves de Classe 1. Il n’y a aucune raison de ne pas le faire aujourd’hui”.

En 2025, les cinq équipes bénéficiant de ce nouveau statut n’avaient pas l’autorisation de participer aux courses de Classe 1 du calendrier français alors qu’elles en avaient la possibilité à l’étranger. Depuis que la Fédération Française de Cyclisme a mis en place les Conti Fédérales, la Ligue Nationale de Cyclisme y est opposée et elle a saisi le Conseil d’État qui lui a donné gain de cause le printemps dernier sur la forme.

Le Conseil d’État avait ainsi fait annuler le cahier des charges adopté par le Conseil fédéral de la FFC. “Le Conseil d’État avait dit « vous n’avez pas le droit d’écrire ça parce que c’est une prérogative de la Ligue ». C’est paradoxal… Nous avions pris acte de cette décision et fait voter un nouveau cahier des charges, qui ne prévoit absolument rien en termes de restriction alors que dans le cahier des charges annulé par le Conseil d’État, il était inclus qu’il y avait une interdiction en France, émanant des discussions avec la Ligue. Aujourd’hui, on est dans l’application de la réglementation UCI. Et c’est donc ce cahier des charges qui prévaut à ce jour”.

« TROUVER UNE COHÉRENCE »

Ces dernières semaines, il y a eu des concertations entre des représentants de la FFC et la LNC “dans un esprit constructif”, assure Xavier Jan. Selon le président de la LNC, “le résultat peut s’appliquer demain”. Pour les Conti Fédérales, il permettrait la participation, en Classe 1 dans l’Hexagone, à une course par étapes ou à deux courses d’un jour pendant la saison 2026. Il y aurait au maximum deux équipes Fédérales par course. Le résultat des concertations, même s’il a été construit par les deux instances, semble convenir aujourd’hui davantage à la Ligue qu’à la FFC. “Le groupe de travail mixte a commencé à émettre des propositions mais c’est trop restrictif à mes yeux”, estime Michel Callot. Il cite l’exemple du triptyque franc-comtois. “Si les trois courses ont envie d’inviter une Conti fédérale lors de ce week-end-là, je le vois mal enlever une équipe un jour”.

S’il insiste sur l’absence de restriction aujourd’hui, Michel Callot reconnaît qu’il faut une régulation. “On doit avoir des garde-fous pour ne pas qu’une Conti Fédérale ait un calendrier aberrant en Classe 1. Ça serait aussi aberrant sportivement”. Pour Michel Callot, il faut “trouver une cohérence” sur la participation aux Classe 1 pour les Conti Fédérale. “Il y a une enquête auprès des organisateurs et quand on voit le résultat, je me dis que si on laisse faire un petit peu la nature, les choses vont se réguler toutes seules et je ne vois pas de gros risques. L’appétence, elle vient surtout d’organisateurs régionaux”. Pour le président de la FFC, la présence d’une Conti Fédérale est un atout pour les organisateurs de Classe 1. “Ils peuvent jouer la carte régionaliste par rapport aux partenaires publics, privés et au public. Parce que le public connaît les coureurs locaux, et parfois moins des coureurs de pays étrangers ou des équipes professionnelles françaises”.

PAS ENCORE DE CONVENTION SIGNÉE POUR LA SUBDÉLÉGATION

Les deux instances vont devoir se mettre d’accord rapidement puisque la saison professionnelle va reprendre le 1er février prochain lors du GP Marseille-La Marseille. “Je me mets à la place d’une Conti Fédérale qui souhaite participer à des épreuves au début de saison. Si on n’est pas capable de tenir la date du 15 janvier, ça va être très compliqué”, reconnaît Xavier Jan.

Et surtout, la fin de la convention pour la subdélégation du cyclisme pro à la Ligue, par la FFC, arrive à échéance fin mars 2026. Alors que les deux instances n’ont pas tout réglé, la Ligue n’a pas pu présenter la nouvelle convention, vendredi dernier, lors de son assemblée générale. “On veut que ça aboutisse avant le 15 janvier car derrière, ça doit être approuvé en AG. On est dans la négociation sur différents paramètres, rapporte Xavier Jan. Il y a eu différents sujets posés sur la table. Aujourd’hui, l’ensemble est lié. On a des dossiers sur lesquels ça s’est très bien passé et d’autres qui restent pour l’instant en suspens pour différentes raisons. Il faut qu’on trouve le chemin pour poser les choses et s’accorder. Faisons preuve d’intelligence et de bon sens et je crois qu’on va y parvenir. C’est ma volonté”.

Michel Callot le reconnaît, la saisine auprès du Conseil d’État a laissé des traces. “Ce n’est pas une moindre affaire pour une institution à qui on subdélègue une responsabilité. Ça laisse un goût amer et forcément, on travaille mais avec encore beaucoup de réserve de part et d’autre. On a encore un petit peu de chemin à faire. Ça reste un peu un rapport de force, mais c’est logique”.