On pourrait sans hésiter l’inscrire parmi
les artères les plus fashion
du
Haut-Marais
. La rue Charlot attire modeux, cool kids et autres
beautiful people qui défilent sur ses trottoirs, s’attablent dans
ses cafés et bars branchés, écument ses boutiques vintage
ultra-hype et remplissent ses restaurants prisés, souvent complets.
Parmi ces adresses, juste en face de l’italien Carboni’s et de ses
cacio e pepe mille fois documentées sur Instagram, vient d’ouvrir
Arcane 17. Le lieu qui fait déjà sensation auprès
des foodies les mieux renseignés, est le tout premier d’une fine
équipe de trentenaires, Pablo Escriva et
Jules Flottes, un duo d’amis de l’école hôtelière
Vatel. Ensemble, ils ont décidé d’ouvrir cette table super sexy,
dont le nom fait référence à la dix septième lame du tarot de
Marseille : « l’Étoile », symbole d’espérance, d’harmonie et de
clarté.


© Axel
Aurejac

Le décor
du restaurant Arcane 17 dans le Marais signé Betyle Studio.

Décor de bon goût

Inscrit dans l’air du temps, ce restaurant à l’inspiration
basque et espagnole dévoile un décor savamment pensé par
Betyle Studio, fondé à Marseille par Carla Romano
et Nicolas Cazenave de la Roche, qui signent ici leur première
réalisation. Inspirés par Le Corbusier ou encore Gio Ponti, ils ont
imaginé un lieu qui évoque à la fois un bar à tapas espagnol
d’époque et l’élégance d’un bistrot parisien classique, rehaussé de
touches contemporaines. Le rouge carmin guide l’aménagement,
ponctué de références hispaniques : banquettes en cuir clouté,
marqueteries inspirées de la mer et de la culture équestre, grandes
appliques plissées en plâtre… Chaque élément a été dessiné et
fabriqué sur mesure. Au centre, un bar habillé de tubes d’acier
inoxydable et de chaises de bistrot noires apporte la touche
rétro-parisienne. Si Arcane 17 nous reçoit aussi le midi, c’est
surtout le soir que l’adresse devient prisée, lorsque la lumière se
tamise, que les tables s’illuminent à la bougie, et que
l’atmosphère se fait propice aux dates intimistes ou aux dîners
placés sous le signe des good vibes.

La cuisine met le sud à l’honneur et navigue entre la Catalogne
et le Pays Basque. Une tendance indéniable, quand on voit le nombre
de tables hispanisantes qui ont ouvert à Paris en 2025. Mais
au-delà de la hype, il s’agissait surtout pour Pablo Escriva de
raviver ses souvenirs de jeunesse dans des restaurants animés de
Barcelone où il avait pour habitude de déguster de petites
assiettes soignées, souvent centrées sur un produit unique mais
cuisiné de façon irréprochable. Pour concrétiser cette vision, ils
ont fait appel à la cheffe Sophie Léger, dont le
parcours correspondait parfaitement à leur projet. Formée à
Marseille chez Livingston auprès du Top Chef, Valentin Raffali,
celle qui a multiplié les résidences culinaires à Paris, Berlin,
Bruxelles et Marseille, s’est spécialisée dans le poisson et la
cuisson rapide au charbon.


© Axel
Aurejac

La
cuisine met l »accent sur les produits de la mer.

Une cuisine aux accents catalans et
basques

On commence alors par picorer des pintxos et tapas irrésistibles
: toasts de poutargue, bikini  sandwich dégoulinant de fromage
truffé, ou encore un belle platée de chips agrémentée de jamón
ibérico, le tout à savourer en même temps qu’une spicy margarita
parfaitement exécutée ou d’un très beau vin du sud sélectionné par
Jules Flottes. Les entrées comme les plats mettent à l’honneur la
mer et les légumes sublimés : carpaccio de poisson ou de betterave,
pêche du jour grillée au charbon, ou une assiette végétale qui
marie chanterelles, pleurotes et artichauts frits relevés par une
sauce xérès divine. A noter que les poissons sont issus d’une pêche
responsable, capturés à la ligne ou par de petits bateaux, et
abattus selon la méthode Ikejime.

Véritable coup de cœur pour le dessert, à savoir un crémeux
glacé au chocolat déposé sur une fine tranche de pain croustillant,
façon biscotte, arrosé d’un filet d’huile d’olive. Merveille
absolue qui rivalise d’ailleurs avec une tarta de queso et une
crème catalane, toutes deux aussi appétissantes.

  • 17 Rue Charlot, 75003 Paris


© Axel
Aurejac

Le
restaurant évoque à la fois un bar à tapas espagnol d’époque et un
bistrot parisien élégant avec des touches contemporaines.