Six mois de prison avec sursis ont été requis mardi contre Vincent Cerutti, ancien animateur de la matinale de la radio Chérie FM, jugé à Paris pour avoir mordu, à deux reprises, il y a dix ans, les fesses d’une collègue, à l’époque standardiste.

« Ces deux morsures ont une connotation sexuelle évidente », a déclaré la procureure dans son réquisitoire, rappelant qu’elles visaient « exclusivement » « une partie intime », les fesses de la plaignante, Caroline Barel.

Le ministère public a, en outre, demandé 10.000 euros d’amende à l’encontre de l’ancien présentateur de l’émission « Danse avec les stars » sur TF1.

Les faits remontent à 2015-2016, dans la matinale de Chérie FM, animée par Vincent Cerutti, où l’ambiance est « très misogyne » selon Mme Barel et où elle n’est pas la seule à avoir été mordue par l’animateur.

A la barre, Mme Barel, chignon et gilet blanc, se remémore, très émue, l’agression sexuelle qu’elle dit avoir subie en novembre 2015 à la radio. L’animateur la « met au sol », « les mains derrière le dos », et la mord à la « fesse gauche ».

Elle raconte avoir crié de douleur avant l’intervention d’un collègue. « Je ne peux absolument pas bouger, la seule chose que j’ai c’est mon cri », relate-t-elle. Face à la photo d’un hématome présentée au dossier, le président du tribunal évoque une marque « assez impressionnante ».

« On est avant MeToo, je ne sais pas ce que c’est une agression sexuelle », souligne Caroline Barel, aujourd’hui vice-présidente de l’association MeTooMedia.

Devant le tribunal, Vincent Cerruti, qui reconnaît cette morsure, conteste toute violence ou « connotation sexuelle ».

L’homme de 43 ans évoque un « jeu d’équipe » baptisé « Tout cul tendu mérite son dû ».

Hors antenne, selon M. Cerutti, il fallait mettre une « petite fessée » ou mordre un ou une collègue qui se penchait « mais sans l’intention de faire mal ». Il le compare au jeu « chat-bite ».

« On n’est pas sur France Inter », poursuit l’homme de 43 ans, veste grise et pantalon noir, alors animateur d’une émission « pour divertir », qui affirme avoir également été mordu, notamment par Mme Barel.

« Il n’y a que Monsieur Cerutti qui mord », réplique la partie civile pendant l’audience.

Et Caroline Barel de raconter que M. Cerutti s’était vanté auprès de l’équipe d’avoir réussi à la mordre, elle qui avait « toujours dit non ».

En février 2016, poursuit-elle, Vincent Cerutti lui mord furtivement la fesse lors d’une photo après la matinale à destination des réseaux sociaux.

Si l’animateur, qui conteste cette deuxième morsure, a « honte d’avoir joué à ce jeu ridicule », il juge « impossible » d’être l’auteur d’agression sexuelle, lui qui se revendique « féministe ».

Jugement mis en délibéré au 4 février 2026.

publié le 9 décembre à 21h55, AFP

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