Ils l’ont fait. Lundi soir, Maxime Amghar et Augustin Bougeard, 21 ans, ont atteint Rome après treize jours de voyage depuis Saint-Brieuc… en stop et sans argent. Une idée un peu folle qui a mûri un certain temps dans l’esprit voyageur de Maxime, avant qu’il ne la réalise. « J’avais envie d’aller voir une mer de nuages et il se trouve qu’il y en a beaucoup à Grenoble », expose-t-il. Alors, le 22 novembre, il en parle à son ami Augustin, tout juste débarqué de Budapest, qui accepte de l’accompagner, sans hésiter. Ils décident même de pousser l’expérience un peu plus loin, et d’aller jusqu’à Rome. Le temps de préparer leurs affaires – des sacs à dos avec de quoi dormir et s’habiller chaudement, les voilà qui lèvent les pouces en bord de route, quatre jours plus tard, dans la cité gentille. « On est vraiment partis sur un coup de tête. »
« Tenter une nouvelle expérience »
Objectif, donc, parcourir 1 800 kilomètres, les poches vides et en faisant confiance aux automobilistes pour les avancer. Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère ? « On partage cette envie d’aventure et on voulait tenter une nouvelle expérience, de vie et de partage », explique Maxime. « Se faire kiffer, aussi, se débrouiller », complète Augustin. Leur périple, qu’ils diffusent sur les réseaux sociaux, en a déjà inspiré d’autres. « On reçoit pas mal de messages. Et sur notre première vidéo, on a même atteint les 180 000 vues », se félicite le duo, presque étonnés d’un tel succès.
Plus facile de faire du stop en France
Angers, Grenoble, Chamrousse, Valfréjus, puis Turin, Tortone, Pise, Florence et enfin, Rome. En France, l’auto-stop fonctionne plutôt bien. En Italie, par contre, c’est galère. « Quasiment personne ne s’arrête. Donc on a dû aborder des gens dans des stations-service ». Mais pour cela, il faut les atteindre. « Avant Gênes, on a dû, comme ça, marcher pendant 4 heures 30 », retrace le binôme. Il leur faut aussi trouver où dormir, chez l’habitant de préférence, dans des stations essence par dépit, et à manger. Sur ce point, si dans l’Hexagone, les aventuriers ont eu du mal à se faire payer un sandwich, ils ont été agréablement surpris de la générosité des Italiens. Seul hic dans la Péninsule, la barrière de la langue. Le binôme a dû développer une stratégie : il aborde les Transalpins avec une phrase apprise par cœur, et un texte pré-écrit expliquant leur démarche. La débrouille, la vraie.
Une nuit dans l’un des plus vieux monastères de Florence
S’ils ne devaient retenir qu’un moment de leur périple ? À Florence, ils ont dormi dans un monastère, l’un des plus vieux ensembles religieux de la cité. Tout cela grâce à leur rencontre avec un prêtre… normand. « Alors que la veille, on fêtait l’anniversaire de Maxime, dans une boîte de nuit », raconte Augustin. C’est d’ailleurs la seule fois où ils n’ont pas respecté leur règle de ne pas dépenser un seul centime. Un petit bémol, tout de même. Leur agression, gare de Rome, à leur arrivée. Deux individus ont essayé de leur faire les poches, mais les Bretons ont pris la fuite.
Du reste, leur expédition touche à sa fin. Ce jeudi 11 décembre, ils prendront l’avion vers la Bretagne. Et d’ici là ? « On continue à chercher où dormir, et à se faire payer à manger. D’ailleurs, on n’a pas encore trouvé pour ce soir. » Si jamais un Romain lit cet article…
Pratique