Lors de leur réunion de lundi, les ministres européens de l’Intérieur ont proposé une série de modifications majeures aux procédures d’asile et de gestion des flux migratoires, qui entreront dans l’architecture du pacte des Vingt-Sept prévu pour 2026. Pour l’Italie, en première ligne dans l’accueil des arrivées par mer, ces changements sont significatifs, car l’immigration reste l’un des points faibles du bilan du gouvernement Meloni. Elue entre autres sur la promesse d’un serrage de vis, la droite avait d’abord assisté à une forte hausse des arrivées en 2023 (152 890), avant un repli autour de 65 000 en 2024 et 2025. Rome avait aussi misé sur des centres de détention et de retour en Albanie pour externaliser la gestion des flux, mais le dispositif s’est révélé inefficace en raison de limites juridiques et de décisions de magistrats. Conçus pour traiter 3 000 cas par mois, les centres ont accueilli très peu de personnes depuis leur création. Autant dire que le résultat n’est pas à la hauteur pour un projet d’un milliard d’euros sur cinq ans. C’est donc un échec politique très net pour Meloni.