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INFO LA DEPECHE. La tension est montée cette nuit de mercredi 10 décembre 2025 aux Bordes-sur-Arize, en Ariège. Une centaine d’agriculteurs ont passé la nuit dans une exploitation où plus de 200 vaches devraient être abattues.

La nuit a été courte et la journée risque d’être longue. Une centaine d’agriculteurs ont passé la nuit de mardi à mercredi 10 décembre 2025 dans une exploitation des Bordes-sur-Arize (Ariège) où quelque 200 vaches devraient être abattues aujourd’hui ou demain, après la détection d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse. Une mesure radicale, décidée par les autorités sanitaires, qui a provoqué une vague de solidarité parmi les éleveurs, craignant une intervention dès l’aube.

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Dès 22 h, des éleveurs venus de plusieurs départements ont convergé vers l’exploitation concernée. Sur place, environ une centaine de personnes se sont rassemblées, « pas uniquement des syndiqués », rappellent des agriculteurs sur place.

Pour manifester leur soutien et tenter d’empêcher l’intervention des services vétérinaires, les agriculteurs ont barré les accès de la ferme avec des tracteurs et des tas de fumier, formant un véritable rempart autour de l’élevage. Les gendarmes étaient sur place.

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Une action « disproportionné »

Les manifestants assurent vouloir rester dans le calme et affirment qu’ils respecteront le choix des propriétaires du troupeau. Mais ils se disent déterminés à ne pas laisser entrer les services vétérinaires si ceux-ci tentent de procéder à la mise à mort du troupeau contre la volonté de la famille. Selon eux, l’abattage massif serait « disproportionné » et mettrait en péril la survie économique de l’exploitation.

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La situation répond à un protocole sanitaire strict : après la confirmation d’un premier cas de dermatose nodulaire dans le département, les services de l’État ont décidé l’abattage intégral du troupeau, une procédure prévue pour éviter toute propagation.

Mais à 7h du matin ce mercredi 10 décembre, coup de théâtre. Sous le coup de la colère et de l’émotion, le propriétaire de l’exploitation a sommé les agriculteurs de quitter les lieux.