Les autorités américaines étudient un durcissement des conditions d’entrée sur le territoire, qui pourrait concerner les Français voyageant sous le régime ESTA.

Les voyageurs en partance pour les États-Unis pourraient bientôt devoir composer avec des contrôles d’un nouveau genre. Selon le New York Times (9 décembre) et le Washington Post (10 décembre), Washington envisageait déjà d’étendre aux touristes l’examen de leurs activités sur les réseaux sociaux.

La proposition a pris corps mercredi avec la publication d’un avis au Federal Register, le Journal officiel américain : l’administration Trump veut désormais exiger des visiteurs bénéficiant du programme d’exemption de visa (ESTA) qu’ils fournissent l’historique de leurs comptes sur les réseaux sociaux sur cinq ans.


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Un dispositif élargi à d’autres données personnelles

Le texte, qui concerne notamment les ressortissants français, britanniques, allemands, israéliens, japonais ou australiens, pourrait entrer en vigueur d’ici soixante jours, sauf contestation en justice. Il prévoit d’ajouter les réseaux sociaux à la liste des données obligatoires pour obtenir l’autorisation ESTA, mais pas seulement. U.S. Customs and Border Protection (CBP) souhaite également collecter les numéros de téléphone utilisés au cours des cinq dernières années, les adresses électroniques des dix dernières années, ainsi que des informations sur les membres de la famille — noms, dates et lieux de naissance, numéros de téléphone ou adresses de résidence.

Voyage aux États-Unis : votre demande d’ESTA peut être refusée si vous oubliez ce document

Les défenseurs des libertés publiques s’inquiètent du caractère intrusif d’une collecte aussi large de données personnelles, tandis que les professionnels du tourisme redoutent un effet dissuasif. Cette proposition intervient alors que les États-Unis, le Canada et le Mexique s’apprêtent à accueillir la Coupe du monde de football 2026, qui doit attirer des centaines de milliers de supporters. Elle s’ajoute par ailleurs à une série de décisions récentes qui ont pu refroidir les voyageurs étrangers : à la demande du président Trump, Washington a relevé le prix d’entrée des parcs nationaux pour les visiteurs internationaux afin de « donner la priorité aux Américains ».

Même si les États-Unis restent l’une des destinations long-courrier les plus fréquentées par les voyageurs français, avec plusieurs millions de visiteurs chaque année, le secteur touristique américain accuse un recul des arrivées depuis plusieurs mois. L’US Travel Association prévoit une baisse de 6,3 % des visiteurs étrangers en 2025 par rapport à 2024, dans un contexte où la politique migratoire du président républicain suscite une vive inquiétude parmi les professionnels du secteur.

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