C’est un « événement exceptionnellement rare », selon les autorités sanitaires américaines. Un patient originaire du Michigan est décédé de la rage après avoir reçu une greffe de rein en début d’année. D’après le rapport rendu par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le donneur avait lui-même été infecté après avoir été griffé par une mouffette quelques mois plus tôt, relaie The Guardian. Les chercheurs ont réussi à remonter le fil de cette invraisemblable chaîne de contamination.
Tout a commencé quand le donneur s’est retrouvé face au carnivore dans son abri de jardin. Il a repoussé la mouffette, qui semblait vouloir s’en prendre à son chaton. Blessé à une jambe, l’Américain est tombé malade cinq semaines plus tard, présentant des symptômes comme des hallucinations, une confusion ou des raideurs de la nuque. Hospitalisé en urgence pour un arrêt cardiaque, l’homme a finalement été déclaré en état de mort cérébrale et débranché.
Une chauve-souris à l’origine de la contamination
Ses organes ont été attribués à d’autres patients en attente de greffe. A l’époque, la famille du donneur n’avait pas signalé de contact avec des animaux sauvages. Mais quand le receveur du rein, opéré en décembre 2024, est décédé de la rage cinq semaines plus tard, les médecins se sont interrogés.
Les biopsies réalisées post mortem sur le rein ont révélé la présence d’une souche « compatible avec la rage de la chauve-souris argentée ». La mouffette aurait donc d’abord été infectée par une chauve-souris puis aurait transmis la rage au donneur.
370 personnes contactées
« La rage n’est pas systématiquement recherchée chez les donneurs en raison de sa rareté chez l’humain aux États-Unis et de la complexité des tests diagnostiques », explique le rapport des CDC, cité par Fox News. « Dans ce cas précis, le personnel hospitalier qui a pris en charge le donneur ignorait initialement la griffure de mouffette et a attribué les signes et symptômes antérieurs à son admission à des comorbidités chroniques ».
Le risque de transmission d’une maladie lors d’une transplantation reste très faible. Aux États-Unis, on ne recense que quatre cas de rage après une greffe depuis 1978. Trois autres personnes avaient reçu une greffe de cornée de la part du donneur malade. Les greffons ont été retirés et les patients ont été soignés, même s’ils se sont montrés asymptomatiques. Au total, 370 personnes susceptibles d’avoir été en contact avec le donneur ont été contactées et certaines ont été invitées à se faire vacciner.