Une régulation commune du nombre de passagers et d’escales est désormais imposée à tous les ports des Alpes-Maritimes et notamment pour Cannes et Villefranche-sur-Mer.

De nouvelles règles s’appliquent pour l’accueil des bateaux de croisière sur tout le littoral des Alpes-Maritimes. L’arrêté préfectoral pour limiter et réguler ces navires touristiques est entré en vigueur, mardi, à l’issue de concertations entamées cet été avec les différents acteurs. Le sujet était devenu hautement inflammable entre d’un côté des élus voulant chasser ces bateaux et de l’autre des professionnels inquiets de perdre cette clientèle.

Désormais, pas plus d’un bateau de croisière (+ de 1300 passagers) par jour ne peut faire escale dans chaque port du département. Un plafond presque exceptionnel à 3000 passagers a été fixé mais la moyenne sur l’année doit s’établir à 2000. En juillet et août, le nombre de navires accueillis dans chaque zone a été limité à 15. Aussi, les escales seront supprimées en cas d’un pic de pollution de niveau 2.


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«Ces dispositions sont immédiatement applicables pour toutes les nouvelles demandes d’escales», ont indiqué les préfectures des Alpes-Maritimes et de la Méditerranée dans un communiqué commun. Mais les venues de ces navires touristiques étant programmées près de deux ans à l’avance, l’application de ces nouvelles mesures sera donc «progressive». «L’État a pris ses responsabilités dans un cadre juridique qui devient plus restrictif», explique au Figaro le préfet maralpin Laurent Hottiaux.

Cannes et Nice insatisfaits

Pour autant, les maires de Nice Christian Estrosi (Horizons) et de Cannes David Lisnard (LR) ont jugé cette limitation commune des bateaux de croisière insuffisante alors que chacun avait tenté d’établir ses propres règles, avant d’être retoqués n’ayant pas compétence en la matière. Ces navires s’arrêtent principalement dans la baie des Cannes (175 en 2024) et dans la rade de Villefranche-sur-Mer (103) rattachée au port métropolitain niçois.

Mécontent de ces nouvelles mesures, Christian Estrosi a été jusqu’à menacer l’État de poursuites pour «carence fautive». En janvier, il avait annoncé son intention d’interdire définitivement ces «immeubles flottants», comme il les nomme en dénonçant leur pollution.

De son côté, l’Union maritime 06, association qui représente le secteur d’activité, avait salué cette nouvelle régulation «concertée, équilibrée et adaptée aux spécificités du littoral azuréen».