A vos masques et mouchoirs. Les épidémies de grippe et de bronchiolite se poursuivent dans tout l’Hexagone, à l’exception de la Corse, fait savoir Santé publique France ce mercredi 10 décembre. Il se base sur les données de la première semaine de décembre. En outre-mer, Mayotte est en phase d’épidémie pour la grippe, tandis que la Guadeloupe et la Martinique le sont pour la bronchiolite. Les indicateurs du Covid restent «stables à des niveaux faibles», même si le taux de détection du virus dans les eaux usées a augmenté pour la deuxième semaine d’affilée.
La circulation de la grippe, précoce cette année et qui s’annonce corsée, continue de croître «fortement», rapporte ainsi l’agence de santé publique. Les hôpitaux ont dénombré 6 060 passages aux urgences (ce qui correspond à 1,7 % du total, contre 0,8 % la semaine précédente) entre le 1er et 7 décembre. 983 personnes ont été hospitalisées, soit 1,4 % de l’ensemble des hospitalisations (contre 0,7 % auparavant).
Toutes les classes d’âges sont concernées. Chez SOS Médecins, on observe également une hausse des consultations pour syndrome grippal. La trajectoire de l’épidémie est «comparable à ce qui a été observé l’année dernière à la même période», souligne Santé publique France. La saison dernière, elle avait été longue, douze semaines, et particulièrement sévère.
Quant à la bronchiolite, l’épidémie se poursuit également, même si l’activité rapportée par SOS Médecins et les hôpitaux est stable par rapport à la dernière semaine de novembre. L’infection respiratoire particulièrement dangereuse pour les nourrissons concernait, chez les enfants de moins d’un an, 20,8 % des passages aux urgences (3 010 bébés). 965 ont été gardés à l’hôpital (soit 35,9 % des hospitalisations des patients de cet âge). Tout comme la grippe, la dynamique est «très similaire à l’année dernière», décrivait en début de semaine auprès de Libé Delphine Viriot, épidémiologiste à Santé publique France.
Même chose pour l’intensité, «faible» : l’épidémie n’a pour le moment, comme la saison dernière, rien à voir avec l’afflux de cas graves par exemple connu lors de l’hiver 2022-2023. La «stabilisation» de l’activité se situe même «à un niveau légèrement inférieur à celui de l’année précédente à la même période», rapporte l’agence de santé publique.
Pour parer ces deux épidémies, les autorités sanitaires misent sur la prévention, par les gestes barrières et surtout les traitements préventifs. Pour la grippe, la campagne de vaccination a débuté le 14 octobre en France métropolitaine, en particulier pour les personnes à risque de formes graves. La forte demande a même entraîné des alertes de pharmaciens fin novembre sur l’état de leur stock. Interrogée par Libération, la ministre Stéphanie Rist les a tempérés en assurant qu’il n’y avait pas de tension d’approvisionnement et que l’Etat libérerait des doses en cas de problème.
Pour la bronchiolite, deux options existent : le vaccin Abrysvo proposé depuis 2024 pour les femmes enceintes au huitième mois de grossesse, ou le Beyfortus, injection réalisable dès la maternité ou dans les cabinets de médecins de ville. Dans les colonnes de Libération, plusieurs professionnels de santé alertent tout de même sur une communication insuffisante concernant les bébés nés avant septembre : ces derniers peuvent encore recevoir une injection auprès de leur pédiatre ou médecins généralistes et être protégés.