Le comble du luxe pour une limousine,
c’est d’avoir un chauffeur. Mais le comble de la technologie, c’est
de s’en passer. N’est-ce pas Mercedes ?
Mercedes-Benz franchit une nouvelle étape vers la conduite
autonome totale (niveau 4) en s »associant à la tech chinoise
Momenta. Le projet ? Transformer la limousine Classe S en robotaxi
de luxe. Les premiers tests grandeur nature débutent à Abu Dhabi,
opérés par la société locale Lumo.
Une Mercedes Classe S sans chauffeur
C’est une image qui risque de déstabiliser les habitués des
grands hôtels et des quartiers d’affaires. La
Mercedes
Classe S, la voiture préférée des diplomates
et des capitaines d’industrie, s’apprête à rouler toute
seule. Mercedes-Benz vient d’officialiser un partenariat
avec Momenta, son allié de longue date sur les aides à la conduite
en Chine, pour lancer un service de robotaxi de niveau 4.
Pour rappel, le niveau 4 (sur une échelle de 5) signifie
que la voiture gère absolument tout dans des zones géographiques
définies. Plus besoin de toucher le volant, plus besoin de
regarder la route. C’est la liberté totale. Et pour inaugurer ce
service d’un nouveau genre, Mercedes a choisi le
soleil et les larges avenues d’Abu Dhabi.
Le choix de la Classe S n’est pas anodin. Alors que Waymo ou
Uber utilisent souvent des SUV bardés de capteurs disgracieux,
Mercedes veut proposer une expérience premium.
L’idée n’est pas seulement d’aller d’un point A à un point B sans
conducteur, mais de le faire dans le silence feutré et le confort
absolu d’une limousine allemande. C’est le pari de Joerg Burzer,
membre du conseil d’administration : « combiner sécurité et
confort » pour élever le standard de la mobilité automatisée.
Si le robotaxi doit devenir une réalité, Mercedes veut en être la
version première classe.
Une offensive technologique sur tous les fronts
Mercedes est engagée dans une course de fond pour ne pas se
faire distancer par Tesla ou les
constructeurs chinois. La marque a déjà été le premier constructeur
international à recevoir l’autorisation de tester des véhicules de
niveau 4 dans la jungle urbaine de Pékin. Là-bas, les Classe S
d’essai sont équipées d’un arsenal de capteurs spécifiques (LiDAR,
radars, caméras) pour apprendre à voir dans un trafic complexe.
La stratégie de Stuttgart repose sur son propre système
d’exploitation, le fameux MB.OS, mais aussi sur des alliances
solides. Outre Momenta, Mercedes explore les possibilités offertes
par la plateforme Drive AV de Nvidia.
Il faut dire que Mercedes a une réputation à
tenir. La marque, qui a inventé l’automobile en 1886
(comme elle aime le rappeler), est déjà pionnière sur la conduite
autonome actuelle. Elle a été la première au monde à faire
homologuer un système de niveau 3, le fameux
Drive Pilot, qui permet déjà de lâcher le volant dans les
bouchons sur autoroute. L’objectif est maintenant de pousser ce
système jusqu’à 130 km/h d’ici cinq ans. Avec ce projet de robotaxi
Classe S, Mercedes semble indiquer que l’avenir de l’automobile ne
sera pas seulement fait de petites navettes électriques
impersonnelles. Il y aura toujours une place pour le luxe
et la performance, même quand c’est un robot qui tient le
volant.