Faits divers

Deux employées du tribunal judiciaire de Marseille sont soupçonnées d’avoir consulté et transmis illégalement des données sensibles à des proches de l’influente mafia marseillaise. Mises en examen, elles ont été placées sous contrôle judiciaire.

Publié le 12 décembre 2025 à 12h08

Le tribunal judiciaire de Marseille. PHOTO © Capture Google Street View

Le tribunal judiciaire de Marseille. PHOTO © Capture Google Street View

C’est la première affaire de corruption « de basse intensité » bouclée par la cellule dédiée du parquet de Marseille, créée en octobre 2025. Deux employées administratives du tribunal judiciaire de Marseille ont été mises en examen le 5 décembre dernier, relate CNews, confirmant une information du Monde. Elles sont soupçonnées d’avoir consulté et transmis illégalement des données sensibles à des proches de la DZ Mafia, une influente organisation criminelle marseillaise liée au narcotrafic.

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La première jeune femme, âgée de 26 ans, a été placée sous contrôle judiciaire et s’est vu notifier une interdiction professionnelle d’exercer. Elle aurait consulté de manière occasionnelle, pendant plus de deux ans, les fichiers du tribunal. Elle les aurait ensuite transmis à son compagnon, impliqué dans des affaires de trafic de stupéfiants. Elle est ainsi mise en examen pour détournement de la finalité d’un traitement de données à caractère personnel.

Le placement en détention provisoire requis

La seconde femme, âgée de 24 ans, est suspectée d’avoir consulté des documents confidentiels à une cinquantaine de reprises puis d’avoir transmis des informations à son ex-petit ami, le cousin de Medhi Laribi, alias « Tic », présenté comme le patron de la DZ Mafia selon la police judiciaire, révèle Le Monde. En échange, elle aurait obtenu de l’argent, des cadeaux ou des voyages.

Celle-ci est donc mise en examen pour détournement de la finalité d’un fichier de traitement de données à caractère personnel, violation du secret professionnel, révélation d’information sur une enquête ou une instruction pour un crime ou délit relevant de la criminalité organisée à une personne susceptible d’y être impliquée. Elle a été placée sous un contrôle judiciaire strict et a interdiction d’exercer un emploi au sein des ministères de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense. Le ministère public, qui a demandé un placement en détention provisoire, a fait appel de la décision.

Son ex-petit ami, lui, a été mis en examen pour corruption active, recel de fichiers et recel de violation du secret de l’enquête et de l’instruction. Il est placé sous contrôle judiciaire. Les investigations se poursuivent pour déterminer l’étendue des fuites.