C’est l’un des plus grands procès de cette fin d’année 2025.
Depuis le 8 septembre 2025, Frédéric Péchier, 53
ans, est jugé pour l’empoisonnement volontaire de 30 de ses
patients, dont 12 mortellement. L’anesthésiste originaire de

Besançon
est soupçonné d’avoir intoxiqué les poches de
perfusions des malades,
âgés de 4 à 89 ans, provoquant des
arrêts cardiaques et d’autres graves complications.

À une semaine du verdict, l’accusé nie l’ensemble des faits qui
lui sont reprochés. Néanmoins, il reconnaît avoir commis au
moins une erreur
lors de l’exercice de sa profession.
Vendredi 14 novembre dernier, alors qu’il était interrogé pour la
douzième fois par la présidente de la cour d’assises, Frédéric
Péchier a admis avoir injecté de trop fortes doses
d’adrénaline
à Sylviane Baugey, diminuant de fait ses
chances d’être réanimée. Âgée de 57 ans, Baugey est l’une des douze
patients décédés cités dans le dossier.

Frédéric Péchier : « J’étais pris dans
l’urgence »

À la barre, Frédéric Péchier a reconnu avoir hésité sur le
diagnostic au moment de l’arrêt cardiaque de sa patiente, le 20
avril 2015. Soupçonnant cette dernière de faire une allergie aux
anesthésiques locaux utilisés lors de l’intervention,
l’anesthésiste a décidé de lui injecter des intra-lipides. Un bon
réflexe, qu’il a toutefois accompagné de très – trop – fortes doses
d’adrénaline, ce qui a réduit drastiquement les chances de
réanimer la patiente.
Après 50 minutes d’arrêt
cardio-respiratoire, Sylviane Baugey a été transférée au CHU, où
elle a fini par succomber.

« J’étais pris dans l’urgence » a
déclaré l’anesthésiste à la barre, reconnaissant avoir commis une
erreur en administrant l’adrénaline. « J’ai mis en place une
réanimation massive », « je n’aurais pas dû ».
Et d’ajouter, rappelant qu’il n’était pas le seul décisionnaire au
moment de l’injection, trois autres médecins étant présents.
« Personne n’a dit « Péchier stop, tu fais n’importe quoi
!' », s’est-t-il exclamé.

Une erreur difficile à imaginer pour
l’accusation

Si l’anesthésiste affirme avoir commis cette erreur dans la
panique, l’accusation a du mal à y croire. En
effet, pour l’avocate générale Thérèse Brunisso comme pour beaucoup
d’autre, Frédéric Péchier était un excellent anesthésiste. Habitué
aux situations d’urgence, il savait très bien ce qu’il faisait.

Comme Sylviane Baugey, onze autres patients sont
décédés
alors qu’ils étaient sous la surveillance de

Frédéric Péchier, leur anesthésiste
. Pour les actes dont il est
soupçonné, l’anesthésiste encourt la réclusion criminelle à
perpétuité. Le verdict est attendu le 19 décembre prochain devant
la cour d’assises du Doubs.