Pour la frégate légère furtive Guépratte, la Méditerranée orientale est un peu comme une résidence secondaire, tant elle y enchaîne les missions. De retour à Toulon ce vendredi 12 décembre après deux mois de navigation dans cette zone particulièrement instable, la dernière des cinq frégates de la classe La Fayette y avait en effet déjà patrouillé en juin-juillet dernier. En réalité, la France assure une présence quasi permanente en Méditerranée orientale. Et quand bien même il faudra attendre le mois de janvier 2026 pour que l’une des deux frégates de défense aérienne prenne la relève, il n’est pas impossible qu’un sous-marin nucléaire d’attaque traîne actuellement dans les parages…

Une présence russe plus discrète

Dans un Proche-Orient en crise perpétuelle depuis des années – les frappes israéliennes menées, ce vendredi au Liban, contre le Hezbollah en témoignent – la France souhaite garder une autonomie d’appréciation de la situation. « Chaque mission en Méditerranée orientale est différente. La région évolue très vite, c’est pourquoi on prend le pouls de la zone en permanence », explique le capitaine de frégate Raphaël Villermet, commandant du Guépratte.

Cet officier n’en est pas à sa première mission en Méditerranée orientale et connaît très bien cette région jugée stratégique. Si les Russes sont encore présents, leur activité militaire n’a plus rien de comparable avec ce qu’elle était en 2014-2015 lorsqu’ils soutenaient le régime de Bachar el-Assad. « Ils ont encore quelques aéronefs en Syrie et on a pu observer des mouvements logistiques escortés », témoigne le commandant du Guépratte. Quant à Israël, avec lequel la frégate française n’a eu aucune interaction, « comme tout pays riverain, il surveille activement son pré carré ».

Un exercice Medusa d’une intensité inédite

Ces deux mois de navigation auront aussi été l’occasion de consolider les partenariats méditerranéens. En la matière, le Guépratte n’a pas chômé. Comme les pavillons hissés dans sa mâture le dévoilent, la frégate française a effectué des escales au Liban, à Chypre, en Égypte et en Turquie. Et à chaque fois, cela a débouché sur des coopérations opérationnelles avec les pays hôtes.

Avec une mention particulière pour l’Égypte à qui revenait, cette année, la tâche d’organiser l’exercice Medusa. Un exercice multinational d’une intensité inédite. Outre la frégate française, une bonne dizaine de navires de guerre, parmi lesquels le porte-hélicoptères amphibie Anouar-el-Sadate, une frégate saoudienne, plusieurs unités grecques dont un sous-marin, y ont en effet participé.

De retour à Toulon, l’équipage du Guépratte, accueilli ce vendredi matin par quelques familles, va pouvoir goûter à quelques jours de permission à l’occasion des fêtes de fin d’année. La frégate devrait reprendre la mer le 8 janvier prochain en compagnie de ses quatre sister-ships. « Une sortie en mer pour fêter les 30 ans de la classe La Fayette », confie le commandant Villermet.