Rosa-Parks, quartier du nord-est parisien, pourrait avoir tout pour lui. Un canal que l’on peut longer à vélo ou au pas de course ; une crèche, des écoles primaires, un collège ; une station de RER, un tramway, un métro. Mais aussi un cinéma, un supermarché de grande taille comme il y en a peu à Paris. Et une «forêt linéaire», une bande de verdure le long de la frontière entre le XIXe arrondissement et Aubervilliers, autrefois fréquentée par les familles et même des moutons.

Mais depuis l’évacuation, fin 2022, de ce que les spécialistes de l’addiction appellent une «scène de consommation» au square Forceval à quelques centaines de mètres de là, les usagers de crack (un mélange de cocaïne et de bicarbonate de soude ou d’ammoniac, consommé majoritairement par inhalation) ont fini bon an mal an par se redéployer à Rosa-Parks. Un quartier, anciennement industriel, redynamisé dans les années 2010 par une grande opération de rénovation urbaine – réhabilitation et changement d’affectation de l’entrepôt MacDonald, création de logements et d’équipements municipaux… – dont les effets semblent s’essouffler.

Aurélie, jeune quadragénaire, vit dans un de ces nouveaux logements depuis 2016 avec son compagnon et ses deux enfants. Depuis 2020, elle a vu les commerces qui animaient la vie du quartier fermer les uns après les autres : un salon de coiffure, une librairie d’occasion, un restaurant de burgers, ainsi qu’une clinique dentaire. «Il y avait aussi un marché hebdomadaire, près du ciné