La frégate Guépratte, de la Marine nationale, est rentrée le vendredi 12 décembre à sa base de Toulon après deux mois d’absence, durant lesquels elle a évolué en Méditerranée orientale. Le bâtiment a ainsi contribué à observer l’activité dans une zone complexe tout en conduisant des activités de coopération avec les partenaires régionaux de la France.
Au petit matin du vendredi 12 décembre, le Guépratte, cadette des cinq frégates légères furtives (FLF) du type La Fayette, est revenu à Toulon, où ses 150 marins ont été accueillis par leurs proches. Le bâtiment, commandé par le capitaine de frégate Raphaël Villermet, avait quitté la base navale varoise le 13 octobre pour une mission de deux mois vers la Méditerranée orientale. « Cette mission, menée dans un contexte géopolitique complexe, a permis de renforcer la présence française dans cette zone stratégique et de consolider les partenariats méditerranéens. Le Guépratte a contribué à l’appréciation autonome de la situation en Méditerranée orientale et conduit des activités de coopération opérationnelle avec plusieurs partenaires régionaux, dont le Liban, Chypre, l’Égypte et la Turquie, consolidant les relations bilatérales et réaffirmant l’attachement de la France à la liberté de navigation et au respect du droit international », explique la Marine nationale.
Le Guépratte de retour à Toulon, au petit matin du 12 décembre.
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A bord du Guépratte pour son arrivée à Toulon.
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La passerelle du Guépratte.
Le Guépratte arrivant à Toulon.
Le Guépratte arrivant à Toulon.
Le Guépratte arrivant à Toulon.
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Le Guépratte arrivant à la base navale de Toulon le 12 décembre.
Les familles attendant sur le quai.
Le CF Raphaël Villermet, commandant du Guépratte.
Entre la récente guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, mais aussi le Hezbollah libanais ; les tensions récurrentes entre la Turquie, la Grèce et Chypre, ou encore la situation toujours instable en Syrie, la Méditerranée orientale est une zone très complexe où les crises sont fréquentes. Cela, à proximité de deux routes commerciales majeures, le canal de Suez en Égypte pour les liaisons Asie-Europe, ainsi que les détroits turcs pour le trafic entre la Méditerranée et la mer Noire. Le premier a vu ses flux se réduire sensiblement suite aux attaques houthies en mer Rouge à partir de la fin 2023, alors que les seconds sont fermés aux bâtiments militaires depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, le trafic maritime étant régulièrement perturbé par les opérations militaires entre belligérants.
Depuis des années, la Marine nationale maintient de façon quasi-permanente une présence aéromaritime en Méditerranée orientale, ce qui lui permet de marquer le terrain, observer au plus près les mouvements des uns et des autres, échanger avec les pays riverains et être en mesure de détecter très tôt des signaux, parfois faibles, annonciateurs de crises potentielles.
Durant son déploiement, le Guépratte, qui évolué en lien avec d’autres unités françaises, dont un avion de patrouille maritime Atlantique 2 ou encore un drone Reaper de l’armée de l’Air venant de Jordanie, a eu de nombreuses interactions en mer, par exemple avec la marine turque, ou encore avec la frégate allemande Sachsen-Anhalt. Elle a participé à l’exercice Resolut Union avec les États-Unis et le Liban, Nemesis à Chypre et Medusa 14, ce dernier étant coorganisé par les marines égyptienne et grecque. Il s’est déroulé du 17 au 25 novembre au nord d’Alexandrie, avec pas moins de 11 bâtiments mobilisés, dont le porte-hélicoptères d’assaut Anwar el-Sadat, l’un des deux bâtiments du type Mistral initialement commandés à la France par la Russie et revendus à l’Égypte, qui les a réceptionnés en 2016. Pendant sa mission, la frégate française a réalisé différentes escales, dont quatre jours au Liban, le Guépratte accueillant d’ailleurs quatre cadets libanais.
Le Guépratte lors de l’exercice Medusa 14.
Le Guépratte avec la frégate allemande Sachsen-Anhalt du type F125.
Une frégate turque du type Meko A200 TN avec le Guépratte.
Exercice de treuillage avec un patrouilleur chypriote.
Après les permissions de fin d’année, le Guépratte et son équipage reprendront rapidement la mer, avec un événement très symbolique prévu le 8 janvier. Ce jour-là, les FLF de la Marine nationale doivent sortir ensemble au large de Toulon pour célébrer les 30 ans de carrière de ces frégates, dont la tête de série, le La Fayette, a été admis au service actif le 22 mars 1996.
A l’issue de cette sortie avec ses jumelles, le Guépratte entrera en arrêt technique jusqu’en mars.
Construit comme les quatre autres frégates de ce type (La Fayette, Surcouf, Courbet et Aconit) à Lorient, le Guépratte, plus récente unité de la série, a été mis en service en octobre 2001. Long de 125, mètres pour une largeur de 15.4 mètres et un déplacement d’environ 3600 tonnes à pleine charge, ce bâtiment est équipé d’un radar DRBV-15C et une conduite de tir CTM pour son artillerie principale, une tourelle de 100 mm de type TR, ultime évolution de ce canon naval français, capable de tirer 80 coups par minute à une distance de 6 à 12 km selon qu’il s’agit d’une cible aérienne ou de surface. Le reste de l’armement comprend jusqu’à 8 missiles antinavires Exocet MM40, un système surface-air Crotale (8 missiles en batterie), deux systèmes surface-air à très courte portée Simbad (2 x 2 missiles Mistral) et de l’artillerie légère. La frégate peut en outre embarquer un hélicoptère Panther et trois semi-rigides, dont un déployé via une porte à la poupe.
Alors que les Courbet (1997), La Fayette (1996) et Aconit (1999) ont été modernisés entre 2021 et 2023 (avec notamment le débarquement du Crotale et son remplacement par deux systèmes Sadral, l’ajout d’un sonar de coque KingKlip Mk2 et de lance-leurres anti-torpilles, la mise à niveau du système de combat et des capteurs), les deux autres FLF, en l’occurrence le Surcouf (1997) et le Guépratte, n’ont bénéficié que d’une rénovation plus succincte. Elle va permettre au Guépratte de naviguer encore une dizaine d’années.
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