La semaine dernière, un sénateur républicain de mon Ohio natal, Bernie Moreno, a présenté un projet de loi sur la “citoyenneté exclusive” qui, s’il était adopté, [pourrait] me priver de ma nationalité américaine, puisque je suis aussi français. Et pendant que Bernie Moreno veut me forcer à choisir entre mes deux passeports, Washington tente aussi d’imposer un dilemme à l’Europe : la soumission totale ou la rupture diplomatique.
C’est désormais inscrit noir sur blanc dans la stratégie de sécurité nationale de la Maison-Blanche : l’Europe risque un “effacement civilisationnel”. Forts de ce constat, les États-Unis soutiendront activement les partis néofascistes et ethnonationalistes d’extrême droite hostiles à l’Union européenne (UE).
Exit les alliances historiques, Washington protège dorénavant Elon Musk et ses petits camarades de l’élite techno-nihiliste – pour le plus grand bonheur du Kremlin.
“L’humiliation n’a-t-elle pas assez duré ?”
Ce que nous aurions dû comprendre dès la réélection de Donald Trump est aujourd’hui on ne peut plus clair. Les États-Unis n’ont pas simplement cessé d’être “nos amis”, ils se sont mués en puissance éminemment hostile, avec pour ambition de diviser la société européenne, comme la Russie s’y est employée au Royaume-Uni en soutenant le Brexit [il y
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Source de l’article
The Guardian (Londres)
L’indépendance et la qualité caractérisent ce titre né en 1821, qui compte dans ses rangs certains des chroniqueurs les plus respectés du pays. De centre gauche, proeuropéen, The Guardian est le journal de référence de l’intelligentsia, des enseignants et des syndicalistes.
Contrairement aux autres quotidiens de référence britanniques, le journal a fait le choix d’un site en accès libre. Il est passé au format tabloïd en 2018. Cette décision s’inscrivait dans une logique de réduction des coûts, alors que The Guardian perdait de l’argent sans discontinuer depuis vingt ans. Une stratégie payante : en mai 2019, la directrice de la rédaction, Katharine Viner, a annoncé que le journal était bénéficiaire, une première depuis 1998.
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