Dans son rapport, Météo-France constate que l’année 2025 « pourrait devenir la deuxième année la plus chaude à l’échelle planétaire, d’après l’observatoire européen Copernicus, ex æquo avec 2023 ». À titre de comparaison, l’année 2024 avait été jugée l’année la plus chaude. Celle-ci était la première à dépasser le seuil symbolique de 1,5 degré d’anomalie positive par rapport à l’ère préindustrielle..

« Sans changement climatique, on enregistrerait autant de records chauds que froids »

2025 aura été marquée par des épisodes de températures anormalement élevées, notamment sur les mois de mai, juin, août, novembre et début décembre. Certaines températures « remarquables » ont été recensées, comme à Angoulême (Charente) où le thermostat a grimpé jusqu’à 42,5 °C ou à Bergerac (Dordogne) avec 42,1 °C le 11 août dernier. Le 19 septembre, on enregistrait 25,4 °C à Val-d’Isère en Savoie, à 1850 mètres d’altitude. Globalement, « environ un tiers du pays a enregistré un niveau de chaleur inédit la nuit ou le jour au moins un mois dans l’année », illustre Virginie Schwarz.

En revanche, les épisodes anormalement froids « ont été peu nombreux et peu intenses », peut-on lire dans le rapport. En septembre, un seul épisode de fraîcheur a « donné lieu à des températures historiquement basses l’après-midi sur certaines régions allant du Poitou aux Ardennes ». Mais dans l’ensemble, les records de chaleur ont été 10 fois plus nombreux que les records de froid. « Sans changement climatique, on enregistrerait autant de records chauds que froids », insiste la PDG de Météo-France.

Faible enneigement, forte variation des précipitations, icendies… Une année 2025 contrastée

Dans son bilan, Météo-France revient également sur les précipitations. Alors que l’année 2024 avait été « très excédentaire », « le cumul de précipitations de l’année 2025 est proche de la normale sur la quasi-totalité du territoire, malgré des contrastes saisonniers ». Les auteurs constatent de « fortes variations de cumul de précipitations, d’une année à l’autre ». Dans le détail :

  • 2022 : l’une des années les moins pluvieuse (déficit de 24 % par rapport à 1991-2020) ;
  • 2023 : une année proche de la normale, mais avec des averses très contrastée ;
  • 2024 : l’une des années les plus pluvieuses (excédent de l’ordre de + 15 %) ;
  • 2025 : année proche de la normale.

Selon Météo-France, l’année a été marquée par un épisode de sécheresse des sols, « bien que celui-ci soit considéré comme classique dans le climat récent pour une sécheresse estivale à l’échelle nationale ». Dans le détail, les auteurs soulignent l’épisode de sécheresse qui a concerné 30 % de la France entre mai et août 2025, soit une durée de 4 mois.

Enfin, l’hiver 2024-2025 « s’inscrit dans la continuité des hivers précédents avec un manteau neigeux déficitaire quels que soient le massif et l’altitude considérée ». La neige a été rare sur les plus petits massifs, à savoir le Massif central, le Jura et les Vosges. « La réduction de l’enneigement en dessous de 1 800m dans nos massifs est représentatif de ce qui est attendu de plus en plus fréquemment dans une France à + 2,7 °C et à plus forte raison dans une France à + 4 °C », ajoute Météo-France.

Au niveau des incendies, les auteurs constatent que « 2025 a enregistré plus de 30 000 hectares de surfaces brûlées (pour une moyenne d’environ 14 000 hectares sur la période 2006-2021, avec une pointe à 69 000 hectares en 2022 – données de l’ONF) ». L’incendie le plus important était le feu de Ribaute dans l’Aude, qui a brûlé 11 133 hectares. « Un feu que l’on peut qualifier de hors normes, notamment pour sa superficie et son intensité ». Cet incendie regroupe près d’un tiers des hectares brûlés en France.

Lors de la conférence de presse, Virginie Schwarz insiste : « Il ne s’agit pas de dire que tout ce qu’on observe cette année n’est pas le fruit du réchauffement climatique. On sait bien qu’il y a des variations interannuelles en météo et ça reste avec le changement climatique. Mais on voit bien qu’un certain nombre de choses s’inscrivent dans ces tendances longues et que le changement climatique est déjà là quand on regarde les choses sur une durée un peu plus longue que la simple année et en particulier quand on regarde sur la dizaine d’années qui vient de s’écouler ».

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