Une puissante détonation a été entendue à plusieurs kilomètres à Trévoux lundi, aux alentours de 17h30. La préfecture de l’Ain invite la population à éviter les lieux.

Une violente explosion a retenti lundi aux alentours de 17h30 dans un immeuble d’habitation sur les hauteurs de Trévoux (Ain), ville de 6930 habitants située à une quarantaine de kilomètres au nord de Lyon. L’incident, au rez-de-chaussée d’un bâtiment de quatre étages, a entraîné le décès de deux enfants en bas âge et a fait une trentaine d’autres victimes, blessées ou choquées.

«J’étais chez moi, j’ai entendu un bruit épouvantable, j’ai cru que c’était un avion qui tombait», a rapporté à l’AFP Anne-Marie, une voisine qui n’a pas donné son nom de famille. L’immeuble ne s’est pas effondré, «mais il y a eu beaucoup de dégâts et de projections de matériaux, ça a fragilisé la structure», a expliqué à la presse la préfète de l’Ain Chantal Mauchet, qui s’est rendue sur place.


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«Malheureusement, nous avons deux décédés, des jeunes enfants qui ont été déclarés décédés après des tentatives de réanimation par les équipes de secours», a-t-elle ajouté. Ils étaient âgés de trois et cinq ans selon une source au sein des secours. Sans donner de détails sur leur état, la préfète a mentionné «une trentaine» d’autres personnes prises en charge par les secours, dont «beaucoup» en état de choc. Une cellule d’urgence médico-psychologique a été activée pour leur venir en aide, a-t-elle précisé.

Ce bilan reste provisoire. «Les pompiers sont toujours à pied d’œuvre» et «des équipes cynophiles recherchent d’autres potentielles victimes» dans les débris, a déclaré Chantal Mauchet, en appelant à rester à l’écart de l’immeuble qui reste «dangereux». Environ 70 personnes vivaient dans ce bâtiment qui a été «soufflé», a indiqué à la presse le maire de Trévoux, Marc Péchoux, qui a activé un «plan communal de sauvegarde». Près de 50 d’entre elles seront hébergées dans un gymnase pour la nuit, a-t-il poursuivi, déplorant une situation «dramatique».

«Paniqué»

La déflagration était tellement forte que les vitres de deux établissements scolaires à proximité se sont brisées, a indiqué la préfecture, selon laquelle les responsables des établissements n’ont pas signalé de blessés. «J’étais dans le lycée, on a entendu un gros boum, ça a fait tout trembler (…) le lycée a été évacué», ont décrit à l’AFP deux élèves, Maylee et Lena. «On a paniqué», ont ajouté les jeunes filles.

Les causes de l’explosion restent à cette heure indéterminée. Une camionnette d’intervention «urgence gaz» a été vue sur les lieux par l’AFP, mais l’hypothèse d’une fuite de gaz n’a pas pu être corroborée dans l’immédiat. La préfète a indiqué qu’une enquête a été ouverte. Le parquet de Bourg-en-Bresse n’était pas joignable dans l’immédiat. D’importants moyens humains et matériels ont été immédiatement déployés pour les secours et les investigations: 50 pompiers, 36 engins et des secours médicalisés pour s’occuper des victimes, et 45 gendarmes pour délimiter la zone et déterminer les causes du sinistre.

«Il fait nuit, donc on a ramené de l’éclairage, on a ramené des moyens supplémentaires pour étayer, pour s’assurer que les équipes travaillent en sécurité», a commenté le colonel Pierre-Maris Grandcolas du service départemental d’incendie et de secours (SDIS). «On a besoin d’encore un petit peu de temps pour s’assurer qu’il n’y ait plus personne sous les décombres.»


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La préfète de l’Ain a activé le plan nombreuses victimes (Novi), qui permet de mobiliser tous les acteurs de la chaîne de secours en cas de nombreuses victimes sur un même lieu. «Je suis avec attention l’évolution de la situation à Trévoux dans l’Ain, et j’adresse mes condoléances sincères aux familles des jeunes victimes. Je pense également aux blessés», a déclaré sur Twitter le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez.