Le site marseillais de l’Ecole nationale supérieure maritime (ENSM) accueille la première partie du cursus du cycle ingénieur (les trois premières années) de l’école. A l’issue de cette période, les étudiants s’orientent vers une carrière de navigant à l’ENSM du Havre, ou se spécialisent dans le génie maritime à l’ENSM de Nantes.
Construit en 1967 et en partie rénové en 2024, le vaste campus de l’ENSM de Marseille s’étend sur 11 hectares, quartier de la Pointe-Rouge, au sud de la ville. Il est dirigé depuis septembre dernier par Cyril Delher, lui-même diplômé de l’école, au sein de laquelle il est revenu enseigner avant de devenir adjoint pédagogique puis directeur, après une carrière d’officier dans la marine marchande.
« Le site accueille environ 500 élèves, 80 agents et un millier de stagiaires en formation continue par an », indique son directeur. Chaque année, 170 à 190 étudiants sont recrutés pour intégrer la première année du cursus du cycle ingénieur de l’école. Il délivre le diplôme d’ingénieur de l’ENSM, reconnu par la commission des titres d’ingénieurs (CTI), au terme de cinq ans d’études.
Tronc commun
Introduit en 2011 à l’ENSM, ce cursus a connu plusieurs formes. Depuis la rentrée 2024, il se déroule sur le site de Marseille pour les trois premières années, sous forme de tronc commun, puis au Havre pour les étudiants qui souhaitent et embrasser une carrière d’officier navigant au pont ou à la machine, et obtenir le diplôme d’études supérieures de la marine marchande (DESMM) en plus du titre d’ingénieur. Ou à Nantes pour ceux qui optent pour le cycle ingénieur en génie maritime, avec les parcours éco-gestion du navire et déploiement et maintenance des systèmes offshore (DMO).
A l’issue des trois années sur le site de Marseille, qui organise sa journée portes ouvertes (sur inscription) le 17 janvier 2026, les élèves peuvent obtenir le brevet d’officier chef de quart navire de mer (niveau opérationnel STCW), associé au DEO1MM (diplôme d’élève officier de 1re classe, grade Licence).
Deux voies de recrutement
« A Marseille, le recrutement en première année s’effectue via Parcoursup et privilégie les élèves qui ont choisi les spécialités maths-physiques ou maths-sciences de l’ingénieur au lycée », précise Cyril Delher. Et ce, afin d’éviter l’attrition de profils insuffisamment solides en sciences. C’est dans cette même perspective qu’une deuxième voie de recrutement, sur dossier, a été ouverte lors de la rentrée 2024-2025, à destination des élèves issus de classes préparatoires scientifiques (MPSI, PCSI, PTSI), qui intègrent la formation en deuxième année.
« La première année d’études est principalement consacrée aux savoirs fondamentaux en maths et en physique, avec quelques TP en électricité ». Le passage de qualifications STCW, relatives à la sécurité en mer et nécessaires à un premier embarquement, sont également au programme, puisque les élèves partent naviguer en janvier et février.
Proximité géographique oblige, l’ENSM de Marseille entretient des liens privilégiés avec CMA CGM, Gazocean et Ponant, mais « l’école fournit aux étudiants un annuaire en début d’année, et ce sont eux qui trouvent leurs embarquements ». D’autres périodes dédiées à la navigation sont prévues entre la deuxième et la troisième année, puis entre la troisième et la quatrième.
Pont, machine, électricité
Les deuxième et troisième années d’études à l’ENSM de Marseille sont davantage axées sur la pratique et se « divisent en trois grands blocs : le pont, la machine et l’électricité, avec environ un tiers de cours magistraux, un tiers de TD et un tiers de TP ». L’école dispose d’un simulateur de manœuvres, d’un simulateur de navigation et d’un simulateur radar pour la conduite passerelle (pont). « Nous privilégions à Marseille la partie navigation opérationnelle, la gestion commerciale du navire étant davantage développée au Havre », précise Cyril Delher.
Pour la machine, les élèves ont accès à des ateliers machine et des simulateurs qui modélisent les installations énergétiques et propulsives de différents types de navires (dont le GNL). L’école propose également des équipements pédagogiques dédiés à l’unité d’enseignement EEA (Électronique, Électrotechnique, Automatique), « pour la commande, la supervision et les réglages ».
« Nous sommes dans un cycle haut »
« Actuellement, les débouchés sont nombreux pour les futurs officiers, aussi bien au pont qu’à la machine, mais nous savons combien le shipping fonctionne par cycle. Nous sommes dans un cycle haut », constate le directeur de l’ENSM de Marseille. A la fin de leurs cinq ans d’études, à Marseille puis au Havre, puis après des périodes de service en mer et des examens modulaires, les diplômés de l’ENSM pourront naviguer sur tous types de navires, « de la drague au porte-conteneurs, sans limitation de tonnage ni de puissance propulsive ».
En fonction des compagnies, ils pourront rester polyvalents et exercer aussi bien au pont qu’à la machine. « Mais la norme, c’est tout de même de se spécialiser dans l’une ou l’autre de ces fonctions », indique Cyril Delher. La poursuite du cursus à Nantes est privilégiée par les profils plus scientifiques, ou qui souhaitent accéder à des fonctions d’encadrement à terre.
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