8 ans après sa mort, une mèche de Johnny Hallyday s’arrache aux
enchères à un prix inattendu

Huit ans après sa disparition, l’aura de Johnny Hallyday
continue d’aimanter collectionneurs et fans. À Paris, la vente
dédiée à la « Chanson française et internationale » orchestrée par la
maison Coutau-Bégarie a réuni badauds et
connaisseurs à l’Hôtel Drouot. Au cœur des
curiosités, deux souvenirs de scène rarissimes ont ravivé la
ferveur autour de « l’idole des jeunes ». L’expert du jour, Fabien
Lecoeuvre, spécialiste de la chanson francophone, accompagnait
cette adjudication très suivie.

Il s’agit de deux peignes utilisés par Johnny et lancés dans le
public en 1976. Selon le descriptif de la vente, ils avaient été
« jetés par le rocker dans la salle, lors de ses concerts au Palais
des Sports de Paris », a rappelé la maison d’enchères
Coutau-Bégarie, citée par Le Figaro (AFP). Des « quelques cheveux »
de la star y étaient encore accrochés, détail qui a attisé toutes
les convoitises. Le prix, lui, a surpris la salle.

Deux peignes, quelques cheveux : le prix s’envole

Adjugés samedi 22 novembre à Paris, les deux peignes ont atteint
780 euros frais compris, bien au-dessus de
l’estimation initiale de 250 à 300 euros. Un résultat qui acte un
record par rapport à leur estimation affichée, signe de l’attrait
intact pour des objets de scène, même minuscules, dès lors qu’ils
portent la trace du « Taulier ». L’acquéreur n’a pas été identifié
publiquement.

Face à Johnny, Claude François a joué les trouble-fêtes avec une
relique tout aussi intime : « quelques cheveux » « récupérés sur la
brosse utilisée uniquement » pour lui, « par son coiffeur, en février
1976 ». Ce lot a également été adjugé 780 euros, mais en deçà de son
estimation comprise entre 1 000 et 1 200 euros (hors frais). Match
symbolique, donc, mais dynamiques opposées par rapport aux attentes
des experts.

Johnny, star des ventes : objets et chiffres qui parlent

Plus de la moitié des quelque 400 lots présentés avaient
appartenu à Johnny Hallyday ou entretenaient un lien direct avec
lui. Une veste de l’armée remise pour son service militaire en 1964
a trouvé preneur pour 2 600 euros frais compris. On croisait aussi
des étuis à cigarettes, des valises, des vêtements, des briquets,
et même un téléphone qui trônait dans la chambre du premier étage
de son appartement parisien.

Le reste du catalogue racontait, lui aussi, une part de la
chanson française. Un agenda trimestriel utilisé par Serge
Gainsbourg en 1961 a été adjugé 5 070 euros, quand un trophée remis
en 1974 à Mike Brant a atteint 15 210 euros. De quoi rappeler que
ce marché des reliques mêle souvenirs intimes et objets de travail,
avec des trajectoires de prix parfois imprévisibles.

Pourquoi les cheveux de Johnny Hallyday
attirent-ils autant ?

Parce que ces traces infimes prolongent le culte autour d’un
mythe, tout simplement. Johnny Hallyday reste un repère
générationnel ; chaque objet qui raconte la scène ou la vie privée
rallume la mémoire collective. Voir ces peignes dépasser largement
leur estimation conforte cette fidélité du public, huit ans après
sa mort le 5 décembre 2017. Pour des fans, acheter, c’est conserver
un fragment du mythe.

L’actualité discographique nourrit aussi ce regain d’attention.
Le 5 décembre, Universal publie la réédition de l’album
Rock’n’roll attitude, quarantième anniversaire oblige,
avec une chanson inédite de la même période et plusieurs formats
(deux éditions CD, trois éditions double vinyle à tirage limité).
Et le 19 décembre, une édition collector limitée à 2 000
exemplaires est annoncée, comprenant Blu-ray audio, DVD d’archives
et un livret rédigé par l’écrivain Nicolas Mathieu. Les
cheveux de Johnny Hallyday vendus aux enchères ne
sont qu’un écho de cette présence continue.