Par

Briac Trébert

Publié le

16 déc. 2025 à 11h10

Précoce, et surtout chez les enfants. La grippe a fait une entrée en fanfare depuis le début du mois de décembre 2025 en France. Une augmentation observée dans toutes les classes d’âge, « et particulièrement chez les enfants, avec un taux de positivité de 42 % chez les 6-18 ans et de 29 % chez les moins de 6 ans », rapportait Santé publique France, la semaine dernière. Cela signifie que presque un jeune patient sur deux consultant pour des symptômes respiratoires souffrait de la grippe au début décembre.
L’ensemble des régions hexagonales est depuis en épidémie, excepté la Corse, passée en pré-épidémie. Mais quelle est la décision à prendre concernant la fréquentation scolaire de son enfant dans ce contexte ?

Un peu partout, les enseignants alertent les parents, avec parfois ces messages, qu’actu.fr a consultés : ces derniers recommandent de « garder les enfants à la maison dès l’apparition de l’un des symptômes, retour à l’école après complète guérison » ; ou encore « si votre enfant a plus de 38°C de fièvre, gardez-le à la maison ».

Dans plusieurs établissements scolaires, les classes sont décimées, avec parfois 50 % d’élèves malades. Mais que disent les textes, concernant la grippe à l’école pour protéger la santé des élèves et du personnel et empêcher la propagation de la maladie ? Quelles maladies conduisent à une « éviction scolaire » ? En d’autres termes, un élève grippé a-t-il le droit de fréquenter l’école ?

Voir dans notre carte les départements les plus touchés actuellement par la grippe : 

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« La fréquentation de la collectivité à la phase aiguë n’est pas conseillée »

Un arrêté interministériel, qui date du 3 mai 1989, encadre ces « évictions », c’est-à-dire le fait d’être prié de ne pas venir à l’école pour cause de maladie contagieuse. Au même titre que la coqueluche, la varicelle, ou encore la rougeole, d’après cet arrêté, pas d’école (normalement) pour les enfants souffrant de la grippe.

Tous les élèves et les membres du personnel atteints de maladies contagieuses ou ayant été au contact d’une personne présentant l’une de ces affections sont soumis à des mesures de prophylaxie, dont parfois l’éviction. Ces dispositions sont applicables à tous les établissements d’enseignement et d’éducation publics et privés de tous ordres. Les mêmes dispositions s’appliquent également aux centres de vacances et de loisirs.

Arrêté du 3 mai 1989 relatif aux durées et conditions d’éviction en cas de maladies contagieuses

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Mais, en réalité, ce texte a depuis été précisé et nuancé. Il se résume ainsi, désormais : « Pour le confort de l’enfant, et si les symptômes sont sévères, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie n’est pas conseillée ».

Pas d’éviction systématique, donc. Mais un conseil appuyé à destination des parents. À charge pour eux de prendre les bonnes dispositions, ne serait-ce que pour le bien-être de leur enfant.

La grippe se propage rapidement à l’école

Ces mesures d’éviction, dorénavant nuancées, s’appliquent aux établissements d’enseignement et d’éducation publics ET privés, ainsi qu’aux centres de vacances et de loisirs.

Le Haut conseil de la santé publique recommande lui aussi d’écarter l’éviction automatique, tout en précisant qu’il n’est pas « souhaitable » que les enfants viennent à l’école s’ils sont malades.

Pour toute personne malade (par exemple présentant de la fièvre, des vomissements…), la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie infectieuse n’est pas souhaitable, même si l’agent pathogène responsable de l’infection ne justifie pas par lui-même une éviction temporaire de la collectivité.

Haut conseil de la santé publique

La question ici est aussi celle de la propagation de la maladie. Car une personne contaminée par la grippe est très contagieuse. Les épidémies saisonnières de grippe touchent chaque hiver deux à six millions de personnes en France.

Ces virus grippaux se transmettent facilement par les aérosols, au moyen de microgouttelettes et de particules excrétées par un patient infecté « lorsqu’il tousse, éternue ou parle », liste l’institut Pasteur. Ils peuvent aussi être transmis par l’intermédiaire des mains, « lorsqu’une personne touche une surface contaminée et porte sa main à proximité du nez ». Ceci explique pourquoi la grippe se propage très vite dans les écoles.

Quels sont les symptômes  de la grippe ?

Les symptômes de la grippe apparaissent entre un et quatre jours après la contamination, détaille l’institut Pasteur. L’infection dure généralement une semaine et se caractérise par l’apparition brutale d’une fièvre, de douleurs musculaires et articulaires, de maux de tête, d’une sensation de profond malaise, de signes respiratoires (toux sèche, gorge irritée, rhinite). 
La plupart des sujets atteints guérissent en une semaine avec un traitement symptomatique (antipyrétique, hydratation, antitussif et repos).
Certaines personnes fragiles sont à risque de développer une grippe grave pouvant nécessiter une hospitalisation en réanimation, le recours à une assistance ventilatoire, voire même le décès : il s’agit des plus fragiles, les personnes âgées de plus de 65 ans, femmes enceintes, obèses morbides (indice de masse corporelle ou IMC>40 kg/m2), diabétiques, immunodéprimées, personnes atteintes de pathologies chroniques (maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires), et nourrissons.

Congé pour enfant malade

Les parents sont donc invités à s’organiser. Tout salarié a droit à un congé non rémunéré en cas de maladie ou d’accident, constatés par certificat médical, d’un enfant de moins de 16 ans dont il assume la charge, rappelle ainsi l’Éducation nationale.

La durée du congé est au maximum de trois jours par an ou de cinq jours si le salarié assume la charge de trois enfants ou plus âgés de moins de 16 ans. La convention collective peut accorder une durée de congé pour enfant malade plus longue ou la rémunération des journées. En cas de prolongation de la maladie, le salarié peut travailler à temps partiel ou bénéficier d’un congé de présence parentale, qui entraîne la suspension de son contrat de travail.

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