Le préfet de la Gironde a publié ce mardi 16 décembre un arrêté interdisant la vente, le transport, la détention et la consommation de protoxyde d’azote dans tout le département, du 18 décembre 2025 au 18 mars 2026.
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Morgane Bourgeois
Publié le 16 décembre 2025 ·
Imprimé le 16 décembre 2025 à 22h03 ·
Modifié le 16 décembre 2025 ·
2 minutes
Cet arrêté préfectoral s’inscrit dans la continuité de la loi du 1er juin 2021, qui avait déjà interdit la vente de protoxyde d’azote aux mineurs (passible d’une amende de 3 750 €) et l’incitation d’un mineur à un usage détourné (15 000 € d’amende), mais aussi la vente dans les bars et bureaux de tabac, et la commercialisation de matériels facilitant l’inhalation (ballons, crackers).
La préfecture de la Gironde va ici plus loin, en interdisant temporairement la vente, le transport, la détention et la consommation de ce « gaz hilarant ». L’arrêté « ne s’applique pas aux usages professionnels et médicaux du protoxyde d’azote », indique la préfecture dans un communiqué. Sans toutefois préciser comment les revendeurs feront la distinction entre « bons » et « mauvais » clients, ou comment sera assuré le contrôle de cette interdiction.
« La lutte contre l’usage détourné du protoxyde d’azote est l’affaire de tous, affirme le préfet Étienne Guyot. Ensemble, nous devons agir avec responsabilité pour protéger les plus jeunes. L’objectif est clair : protéger la santé publique, garantir la sécurité de nos concitoyens et prévenir les drames. »
Des risques importants
La préfecture rappelle que cette pratique est particulièrement dangereuse pour la santé (asphyxie, perte de connaissance et du réflexe de toux, vertiges, troubles physiques et psychiques…), la sécurité routière (multiplication des accidents liés à la consommation de gaz), l’ordre public (nuisances sonores, « rassemblements festifs illégaux comme les rave-partys »), l’environnement (déchets dangereux générés par les cartouches usagées, « pouvant occasionner des explosions dans les fours incinérateurs ».
À l’origine, le protoxyde d’azote est un produit légal, utilisé en médecine (anesthésie, analgésie) et dans le secteur alimentaire (cartouches pour siphons à chantilly). Mais depuis plusieurs années, il est massivement détourné à des fins récréatives, notamment chez les jeunes et dans les milieux festifs. Aujourd’hui, il est considéré comme la troisième substance psychoactive la plus consommée en France, derrière l’alcool et le cannabis.
Le classement du protoxyde d’azote comme produit stupéfiant est voulu par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, ce qui entrainerait la criminalisation de sa vente et de sa consommation. Certains collectivités locales, comme Lormont, dans la métropole bordelaise, misent depuis quelques mois sur la prévention pour alerter les jeunes des dangers liés à son usage.