Reverser des droits d’auteur à chaque revente de livres d’occasion : le Conseil permanent des écrivains (CPE) dit oui. Réunissant quinze organisations d’auteurs, le CPE a travaillé avec le Syndicat national de l’édition (SNE) pour proposer des pistes de réflexion sur ce sujet, « depuis l’étude réalisée par le ministère de la Culture et la Sofia (Société française des intérêts des auteurs de l’écrit) sur le marché du livre d’occasion », précise sa présidente, Séverine Weiss.
Si le CPE et le SNE ne s’accordent pas toujours, notamment lorsqu’il s’agit de la rémunération des auteurs, ils partagent ici les mêmes idées. « Jusqu’à présent, le marché de l’occasion n’a jamais dérangé personne. Aujourd’hui, nous avons un marché industrialisé, avec des plateformes en ligne, constate-t-elle. C’est un marché qui vient phagocyter et cannibaliser peu à peu le marché du neuf. »
« Une attitude prédatrice »
« Nous ne touchons rien quand un livre d’occasion est vendu, alors que notre rémunération repose sur la vente des livres, rappelle-t-elle. Les auteurs sont déjà globalement précaires et le problème du marché de l’occasion vient s’ajouter à cela. » Pour Séverine Weiss, l’idée est de « toucher ceux qui ont vraiment une attitude prédatrice par rapport aux livres d’occasion » et « de ne pas toucher à l’économie sociale et solidaire ».