Dans l’aire toulonnaise comme dans toute la France, SOS Médecins va manifester son profond rejet de la proposition de loi du député Guillaume Garot, et des propositions du premier ministre. « Nous serons à l’arrêt ce mardi 29 avril, conformément à l’appel national de SOS médecins France contre la restriction de la liberté d’installation. Et encore, une majorité de l’association se tenait même prête à suivre le mouvement 48 heures, pour bien marquer le coup », résume le docteur Gérald Dauphin, président de SOS médecins Toulon Provence Méditerranée.
En l’occurrence, « le problème est mal posé, et les solutions proposées ne sont pas bonnes. Comment voulez-vous répartir quelque chose… que vous n’avez pas? On n’a déjà pas assez de médecins en ville, donc en contraindre à s’installer à la campagne ne résoudra aucun problème… »
Le docteur Urfan Ashraf, secrétaire général de Sos médecins France, souligne de son côté que « les médecins SOS partagent l’inquiétude d’une génération de professionnels de santé déjà confrontée à des conditions d’exercice dégradées, et pour qui l’engagement en médecine de ville doit rester un choix, non une contrainte. »
Président national, le docteur Philippe Paranque ajoute: « Acteur de terrain et force de proposition depuis toujours, Sos médecins ne peut que s’opposer à une loi liberticide qui rompt avec l’esprit de concertation et préfère imposer par la contrainte plutôt que construire par la conviction. »
« Il faut de l’incitation, là c’est le contraire… »
A leurs yeux, « forcer de jeunes docteurs à s’installer en zone rurale, alors que rien de tel n’était stipulé lorsqu’ils ont commencé leurs études de médecine – « libérale! » – relève de la contrainte, et d’une forme d’injustice », estime encore le docteur Dauphin. « Avec ce genre de mesures, ils parviendront juste à dissuader un peu plus les vocations. Alors que c’est le contraire qu’il faut faire, rendre cette vocation plus attractive, en proposant des mesures incitatives ».
Le président de SOS médecins TPM voit même une forme d’ironie « dans le fait que l’Etat souhaiterait forcer des médecins à s’installer dans des territoires desquels lui-même se désengage depuis bien longtemps… »