À l’heure de quitter son siège au conseil municipal, Guillaume Chaban-Delmas s’inquiète des conséquences qu’un nouveau mandat de l’écologiste Pierre Hurmic ferait courir au port de la Lune.
Il avait 10 ans quand son grand-père, le renommé maire de Bordeaux Jacques Chaban-Delmas, est mort. À 35 ans, le désormais conseiller municipal Guillaume Chaban-Delmas (Horizons) sonne l’hallali à l’heure de rendre ses fonctions. L’élu d’opposition, qui souhaite consacrer le prochain mandat à son fils, sa femme et sa carrière professionnelle, dresse un constat aussi morne qu’alarmant pour Bordeaux. «Pour diriger une ville, il ne suffit pas de mettre un sapin en verre en face de la mairie à Noël et de créer des embouteillages partout ; il faut une stratégie… Ce qui manque cruellement à l’équipe écologiste faite de bric et de broc en poste. Elle improvise depuis 5 ans car elle n’avait pas du tout prévu d’être élue», déclare d’emblée au Figaro Guillaume Chaban-Delmas. Avant de fustiger : «Bordeaux envoie des signaux de repli économique. Nous ne recevons plus de grandes manifestations culturelles, nous ne capitalisons pas sur le projet d’une connexion ferroviaire direct avec Londres (Angleterre) ni même sur notre jumelage depuis 1964 avec Munich.»
Le trentenaire pointe du doigt la «frugalité politique» du maire écologiste sortant Pierre Hurmic, qui lui procure «le sentiment de voir Bordeaux se transformer en un cul-de-sac baptisé “Vivons heureux, vivons caché”» où règne «la décroissance». Fort de ses convictions, Guillaume Chaban-Delmas alerte sur les conséquences pour la ville d’un nouveau mandat sous pavillon écologiste. «J’ai peur que Bordeaux se transforme en une citadelle verte et rouge où seuls les privilégiés du centre-ville vivraient bien dans leur oasis végétalisée. Je ne vois pas très bien comment la commune pourrait entrer ainsi dans le XXIe siècle», insiste-t-il.
Soutien à Thomas Cazenave
Pour redresser la barre, l’élu Horizons au sein du groupe Bordeaux Ensemble appelle sa formation dirigée par Nathalie Delattre (parti radical) à prendre ses responsabilités. Autrement dit : à rejoindre la liste de Thomas Cazenave (Renaissance) pour les prochaines élections municipales. Une alliance, conforme à l’investiture de son parti et à celle scellée avant son décès en janvier par son ancien chef de file Nicolas Florian. Une ligne également rappelée dans nos colonnes, le 8 décembre, par sa veuve Hélène Florian, qui s’est engagée sur la liste du député Renaissance. «Il est grand temps d’utiliser notre énergie pour travailler sur des convergences programmatiques. À 90 jours du scrutin, je crois que l’on peut être inquiet de voir que cette alliance n’est toujours pas scellée», tonne Guillaume Chaban-Delmas.
Mais l’héritier de Jacques Chaban-Delmas garde espoir et veut encore croire à un grand rassemblement pour offrir à Bordeaux la chance d’une alternance. «J’aurai aimé que l’on démarre la rentrée, dès septembre, avec cette offre politique claire et lisible. Il n’est pas trop tard pour prendre la bonne décision et entamer l’année 2026 avec un seul candidat : Thomas Cazenave. Ce choix est simple et en cohérence avec les sondages», conclut-il.