C’était il y a un an jour pour jour. Le 17 décembre 2024, l’ordre des avocats de Rennes déposait un recours devant le tribunal administratif pour « conditions indignes de détention » dans les cellules de garde à vue du commissariat central de Rennes. Un an après, poussé par une décision du tribunal administratif enjoignant le ministère de l’intérieur à rénover les gardes à vue rapidement, les travaux sont terminés. Une célérité qui a mis fin à des années d’absence d’investissements.

En mai 2010, déjà, le contrôleur général des lieux de privation de liberté détaillait dans son rapport de visite l’inadaptation et l’extrême vétusté des locaux. Régulièrement pendant près de 15 ans, les bâtonniers, députés et sénateurs s’émouvaient de la situation. « En juillet 2024, donc avant le recours de l’ordre des avocats, nous avions prévu un réagencement des locaux de garde à vue, rappelle Stéphanie Taillandier, chef du service départemental du soutien opérationnel. Nous avions décidé de créer un local dédié de fouilles, un bureau pour que les avocats puissent s’entretenir avec leurs clients et un local de consultation pour le médecin avec une table d’occultation, une paillasse et un point d’eau. Nous souhaitions aussi mettre des caméras de surveillance supplémentaire dans les petits couloirs. Et refaire les résines qui recouvrent entièrement les cellules de garde à vue, et repeindre les murs. »

Dans son jugement, le tribunal administratif a enjoint le Ministère de l’intérieur à étoffer sa rénovation en ajoutant : un système d’appel des surveillants et une horloge dans chaque cellule. Il a aussi demandé que le chauffage soit diffusé via la centrale de ventilation dans les cellules et pas uniquement dans les parties communes. Enfin, dans les geôles de dégrisement, les gardés à vue peuvent désormais actionner eux-mêmes la chasse d’eau des toilettes à la turque. Menés avec l’appui du Sgami, les travaux ont coûté environ 75 000 euros.

Pour autant, cette rénovation n’aura pas augmenté la capacité d’accueil. 24 personnes peuvent être retenues en même temps. Pourtant dans la réalité, des matelas supplémentaires sont souvent posés au sol. Il est arrivé que 35 personnes soient retenues en 24 h. Un sous-dimensionnement qui oblige les fonctionnaires, dans certaines affaires particulièrement sensibles, à transférer des justiciables dans les commissariats de Fougères ou Saint-Malo ou dans les locaux de la police aux frontières à Saint-Jacques de la Lande. Se posent alors des questions de sécurité et de mobilisation des escortes.

Le commissariat reste à l’étroit. Un nouveau bâtiment de six ou sept étages pourrait être construit à la place du parking silo qui héberge le stand de tir. Mais cette construction ne pourra pas se faire avant 5 ou 10 ans. « Nous souhaitons une étude afin d’estimer le coût des travaux et les réalisations possibles, ajoute Catherine Jaunâtre, responsable de la communication. La première étape sera de financer cette étude de faisabilité. »