Une première mission de prises de photographies de l’épave a été menée, permettant d’identifier notamment la queue de l’appareil ainsi que les réacteurs, reposant par 2300 mètres de fond au large du cap d’Antibes.
Cinquante-sept ans après le crash de la caravelle Ajaccio-Nice au large du cap d’Antibes, le 11 septembre 1968, une première mission de prises de photographies de l’épave a permis «une avancée considérable», selon les avocats des parties civiles, et un «grand soulagement» pour Mathieu Paoli, président de l’association des familles de victimes, lui-même orphelin depuis la catastrophe.
«Mon frère Louis et moi-même avons reçu une convocation il y a seulement deux ou trois jours», raconte-t-il au Figaro. «On ne savait même pas pourquoi !» Aux côtés de leurs conseils, les deux frères ont été reçus ce mercredi, à 14 heures, par le juge d’instruction chargé de l’affaire. «Conformément aux réquisitions du parquet aux investigations ordonnées par le magistrat instructeur, la première mission, celle de la prise de photographies, s’est avérée particulièrement fructueuse», témoignent maîtres Sollacaro et Soussi dans un communiqué commun. «Quand on est arrivé, on nous a dit que des photos avaient été prises», confirme Mathieu Paoli, «et notamment d’éléments cruciaux de la caravelle : la queue de l’avion et les réacteurs, pour lesquels on se bat depuis de nombreuses années», détaille-t-il.
Vers un repêchage des débris ?
Pour ce dernier, l’hypothèse d’un missile ayant percuté le moteur gauche reste toujours «très crédible». Avec cette «avancée majeure», il espère désormais que cette pièce de l’appareil, une fois remontée des 2300 mètres de profondeur où l’épave repose depuis cinquante-sept ans, en portera les traces. Reste en effet à savoir «s’il est techniquement possible de remonter ces pièces, en particulier sans les détériorer», expliquent les avocats. Et de préciser qu’en fonction «de la réponse à ces questions, la phase de repêchage pourra alors intervenir». Contacté, le parquet de Nice confirme l’ensemble de ces nouveaux éléments et s’exprimera à ce sujet jeudi dans la journée.
«Sur les photos, seul l’arrière de la carlingue est reconnaissable», relate Mathieu Paoli à propos de ces prises de vues réalisées au large du cap d’Antibes, sur un périmètre de 8 kilomètres carrés. «Mais c’est une grosse avancée, on s’est battu depuis si longtemps !», reconnaît-il. «Même si bien sûr on ne criera jamais victoire», achève-t-il, à propos de ce drame qui a coûté la vie à 95 personnes.