Par

Marie Amelie Marchal

Publié le

17 déc. 2025 à 18h32

Après la déflagration des agressions sexuelles dans les écoles de Paris, les images d’un enfant de huit ans confié à l’ASE et tondu de force dans un foyer de la capitale étaient au cœur des débats ce mercredi 17 décembre 2025 au Conseil de Paris.

« Aucun membre élu ou de la direction n’en avait été informé »

« En février 2025, des professionnels censés accompagner un enfant ont rasé ses cheveux au motif qu’il aurait des poux », introduit Anne Hidalgo. « Les faits ont été révélés par la presse la semaine dernière […] et sont d’une violence inouïe […]. Si certains services de la ville ont été avertis au mois de septembre 2025, et qu’ils ont informé la juge pour enfants, qu’ils ont reçu la famille et convoqué la direction de ce foyer pour connaître les mesures complémentaires, j’ai considéré qu’au regard de la gravité de la situation, cela n’était pas suffisant parce qu’aucun membre élu ou de la direction de la ville, membre de l’état-major de la ville n’en avait été informé.

La maire de Paris a ainsi reconnu des « dysfonctionnements au sein de l’administration car il est absolument anormal que des informations aussi graves, aussi impactantes, ne soient pas remontées aux élus ». Une inspection est en cours au foyer et des sanctions disciplinaires seront prises, a assuré l’édile.

8 660 enfants et jeunes parisiens sont confiés à la protection de l’enfance, dont 4 888 enfants directement accueillis dans des foyers a précisé la maire sortante évoquant également la crise qui sévit dans l’aide sociale à l’enfance, des recrutements notamment.

Une « délégation massive » qui interroge

Dans les rangs de la droite, Véronique Bucaille (LR-LCI) déplore une « délégation massive » des compétences sociales et notamment de protection de l’enfance à des associations. Sur les 102 établissements relevant de l’ASE, seuls 13 sont gérés par la ville, les autres par des associations. « La protection de l’enfance est une compétence propre de la Ville de Paris elle est pourtant quasi intégralement déléguée et donc, externalisée. Une des conséquences directes de ce choix c’est une visibilité réduite et une capacité de contrôle amoindrie sur les établissements », regrette l’élue.

Et de demander la démission de Dominique Versini, nommée par Anne Hidalgo et ancienne adjointe à la mairie de Paris chargée des droits de l’enfant et de la protection de l’enfance, au poste de Défenseure des enfants pour « garantir l’indépendance réelle » de cette fonction.

Delphine Bürkli (MoDem) s’interroge sur « la chaîne de responsabilité » et sur « la réactivité de la collectivité et sur l’effectivité du contrôle exercé sur les établissements habilités ». Et de réclamer un audit complet sur les établissements relevant de l’Aide social à l’enfance. Quant Nelly Garnier de Changer Paris, évoque « un avocat défendant une cinquantaine de dossiers pour prostitution de mineur au sein de l’ASE parisienne ».

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En guise de réponse, Patrick Bloche, premier adjoint à la mairie de Paris a indiqué que le rapport diligenté en 2022 par l’inspection générale au sein des établissements de l’ASE sera rendu public. Et d’ajouter que « les sanctions seront prises s’il n’y a pas eu de remontées d’informations ».

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