Pro D2 (15e journée). AS Béziers – RC Vannes, ce jeudi (21 h)

Les Vannetais commencent à en avoir l’habitude. Pour la 12e fois en 15 journées, ils auront l’honneur du prime time, ce jeudi, à Béziers. C’est énorme ! Sur la première partie de saison, ils ont été programmés une seule fois en multiplex, contre Valence Romans, les deux rencontres restantes ayant eu le droit à l’affiche de 19 h (à Aurillac et Carcassonne).

« Le RC Vannes, c’est le Stade Toulousain de la Pro D2 » : le RCV, la nouvelle tête d’affiche du championnat (Montage Le Télégramme)

Du jamais vu en Pro D2 ! Et la preuve de la nouvelle dimension prise par le club breton depuis sa parenthèse enchantée en Top 14. « Si tu veux écrire que le RC Vannes, c’est le PSG de la Pro D2, ou le Stade Toulousain de la Pro D2, tu peux, confie Éric Bayle, le patron du rugby sur Canal +. C’est ça, c’est l’équipe phare ! Donc, le programmateur que je suis, il la met partout. On sentait que Valence Romans allait faire tourner donc, j’ai dit : « là, il y a moins affiche phare ». Et on a quand même pas mal de souplesse puisqu’on n’a pas un match, mais trois à proposer chaque week-end en décalé*. Donc ça fait quand même six équipes à montrer. Mais il est clair que Vannes est aujourd’hui l’équipe numéro un en termes de programmation sur Canal. C’est indiscutable ! »

« Tu t’habitues » à jouer le soir

L’équipe à la mode est désormais la vitrine d’un championnat de deuxième division qui ne cesse de se développer et de tenter de gagner encore en visibilité. Ainsi, cette saison, trois matchs de Pro D2 ont été décalés le week-end en prime time, le créneau habituel du Top 14. Et à chaque fois, les Morbihannais ont fait partie de la fête (J1 à Brive, J11 contre Grenoble à Rennes et J17 contre Brive, le samedi 17 janvier).

Un nouveau statut permis par ses résultats sportifs et par l’engouement qu’il suscite aussi bien à domicile qu’à l’extérieur. À la mi-saison, le RCV aura disputé autant de matchs à 21 h que sur l’ensemble de la saison 2023-2024, celle du titre, qui était pourtant, logiquement, son record jusqu’à présent.

« En fait, tu t’habitues un peu, confie Mattéo Desjeux. Tu as un peu la pression mais au final tu oublies et tu joues le match. Ce qui t’importe, c’est ramener la victoire. » Et le RC Vannes, leader de Pro D2, le fait bien jusqu’à présent.

Cette habitude peut d’ailleurs être bénéfique car jouer en soirée, c’est différent. « En tant que joueurs, oui, ça change quelque chose, confirme Pierre Boudehent. Les journées sont longues. On se lève assez tôt pour prendre le petit déjeuner. On a des réunions dans la journée, des échauffements… Jusqu’à 21 h (il souffle), il faut être patient. Surtout qu’il y a la pression du match, le stress qu’on essaie de mettre de côté. Par contre, on sait que ces matchs à 21 h, ce sont des gros matchs qui seront forcément vus par toutes les équipes. Donc ils sont galvanisants. »

Des attentes de jeu mais pas toujours les conditions

Ces rencontres sous les feux de la rampe exhortent les joueurs à proposer du spectacle. « On sait qu’en multiplex, on est un peu dans la masse, on va dire, poursuit le trois-quarts centre vannetais. À 21 h, on doit élever son niveau, c’est sûr. On le sait tous, intérieurement. Mais on ne l’évoque pas pour éviter de se mettre une pression supplémentaire. »

D’autant que les conditions de jeu n’y sont pas toujours propices. « Quand on joue le soir, le ballon est très humide, explique Maxime Lafage. On a eu des matchs avec des bonnes conditions, mais le ballon est trempé. Donc forcément, tu joues moins bien au rugby, tu déplaces moins bien le ballon, tu te reconcentres plus sur ta conquête, sur des mauls. Alors que l’année dernière à 16 h 30 (en Top 14), souvent avec du beau temps et un ballon sec, on peut mieux jouer au rugby. »

En cette période hivernale, particulièrement, il n’est pas toujours évident de développer un rugby spectaculaire. Qu’en sera-t-il ce jeudi à Béziers ?

* Jeudi 21 h et vendredi (19 h et 21 h)